Outre le gel récent d'une partie des dépenses de fonctionnement des hôpitaux, des projets de construction neuve pourraient faire les frais du resserrement budgétaire. Celui d'un nouvel hôpital à Reims semble ainsi avoir été gelé. Quant au futur centre hospitalier Princesse Grace à Monaco, jugé trop coûteux dans la conjoncture actuelle, il ne verra pas le jour, selon le « Moniteur ». Au demeurant, comme l'explique un expert, les nouveaux projets hospitaliers sont aujourd'hui plus rares, l'essentiel du rattrapage ayant été opéré. Les pouvoirs publics sont soucieux de développer les services de chirurgie ambulatoire afin de réduire les problèmes et les coûts d'hébergements dans les hôpitaux et, avec eux, les besoins d'investissement en immobilier.Dans ce contexte, Eiffage, la troisième major française du BTP, qui revendique près de 800 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel dans le médico-social et 1,5 milliard d'euros de travaux en cours de réalisation en la matière, dont 600 millions dans le cadre de partenariats publics privés (PPP), craint un « coup de frein passager » dans ce secteur au profit de projets de rénovation moins lourds financièrement. Le groupe finalise néanmoins la construction du centre hospitalier sud-francilien à Evry, « le plus grand chantier hospitalier » de l'Hexagone. S'il comprend 235.000 mètres carrés de surface brute dont 110.000 mètres carrés hospitaliers, le CHSF n'en est pas moins compact (un seul bâtiment court sur 300 mètres de longueur et 125 mètres de largeur afin d'optimiser la gestion des déplacements), et original par sa structuration (doté de quatre pôles : mère-enfant, chirurgie, médecine générale, médecine tumorale). Le gros oeuvre est terminé malgré les quatorze mois d'arrêt subis par le chantier et les modifications qui ont affecté l'économie du projet et pour lesquelles Eiffage a fait des demandes de compensation financière. Au-delà des travaux pour lesquels Eiffage a levé 344 millions, la major du BTP, qui livrera l'hôpital en janvier 2011, s'est en effet engagée à assurer, dans le cadre d'un PPP et sur trente ans, la maintenance et l'exploitation de l'établissement en contrepartie d'un loyer annuel de 30,4 millions d'euros. Ce qui doit lui assurer sur la période un chiffre d'affaires total de 1 milliard d'euros, compte tenu des formules de révision des loyers prévues en fonction de l'évolution des coûts. Sophie Sanchez

latribune.fr

15 Juin 2010, 23:23

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