Les émergents surclassent l'Europe en Afrique

Le géant indien des télécommunications Bharti Airtel est désormais le numéro deux de la téléphonie mobile en Afrique après le rachat la semaine dernière des activités du koweïtien Zain sur le continent noir pour 9 milliards de dollars. La transaction apportera au groupe 42 millions d'abonnés supplémentaires répartis dans 15 pays africains. L'époque où le continent africain était une chasse gardée des entreprises européennes semble bel et bien révolue. Qu'il s'agisse d'investissements directs, de commerce ou encore d'aide au développement, les pays émergents pèsent de plus en plus lourd en Afrique, indique le dernier rapport de la Cnuced sur le développement économique en Afrique. la chine, Deuxième partenaire Les investissements étrangers en Afrique ont fortement progressé au cours des quinze dernières années passant de 2,4 milliards de dollars l'an en 1985 à 87,6 milliards en 2008. Les entreprises des pays émergents ont largement accompagné le mouvement. Le nombre d'investissements réalisés a été multiplié par trois et demi en cinq ans pour 309 projets en 2008. L'Afrique commerce désormais davantage avec les pays en développement qu'avec ceux de l'Union européenne. Les échanges de l'Afrique avec les pays en développement extra-africains sont ainsi passés de 34 milliards de dollars en 1995 à 283 milliards de dollars en 2008, selon la Cnuced. La Chine est aujourd'hui le deuxième partenaire commercial du continent derrière les États-Unis mais devant la France. Les pays émergents sont en outre devenus d'importants pourvoyeurs d'aide « même s'il est difficile d'obtenir des données fiables », souligne Norbert Lebale, responsable du département Afrique à la Cnuced. En 2006, l'aide des pays en développement à destination de l'Afrique approchait 3 milliards de dollars - les quatre cinquièmes étant le fait de la Chine. Alors que les pays riches privilégient les secteurs sociaux (santé, éducation...) les pays émergents consacrent plus de la moitié de leur aide aux infrastructures (routes, ports, télécommunication...) et au secteur productif. Norbert Lebale regrette toutefois « l'opacité des relations entre pays émergents et pays africains » soulignant que « ni les parlements, ni la société civile ne sont véritablement informés de la teneur des accords passés ».
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