Les marchés d'Europe de l'Est font de la résistance

Quinze jours après que le Premier ministre hongrois a agité la menace d'un défaut de paiement du pays, Budapest s'est trouvé un allié. Selon l'agence de notation Fitch. « L'accès à des sources de financement n'est en rien menacé en Hongrie, a déclaré l'agence après l'incapacité de ce pays à lever 50 milliards de forint lors d'une adjudication le 11 juin. « La Hongrie dispose en effet de réserves suffisamment importantes », justifie Fitch. Serait-elle passée entre les mailles du filet ? « Le gouvernement n'a pas encore fait de propositions structurelles importantes comme l'interdiction d'emprunter en devises étrangères ou la hausse des impôts », relève Karine Hirn, cofondatrice du fonds d'investissement spécialisé East capital. Même si, concède-t-elle, « les marchés de la région montrent déjà des signes de stabilisation ». Depuis le 4 juin, le forint, la monnaie hongroise a en effet regagné du terrain, et ne cède plus que 1,5 % face à l'euro après avoir perdu plus de 6 %. De même le zloty polonais qui s'était déprécié de 4 % en mai s'est également raffermi puisqu'il ne perd plus que 1 % depuis janvier. Côté actions, l'indice CECE qui comprend la Pologne, la République tchèque et la Hongrie affiche un gain en euros de 2 % depuis janvier alors que l'Eurostoxx cède environ 11 %. la rigueur fait peur « Fondamentalement, ces pays continuent d'offrir des taux de croissance plus élevés qu'en Europe de l'Ouest et ils affichent des ratios de dette publique/PIB plus bas (en moyenne 40 % contre 85 %) », explique Laurent Boudoin, directeur de Stelphia AM. « Mais les investisseurs sont à l'affût. Ils soulèvent les cailloux pour voir ce qu'ils trouvent dessous ; ils décortiquent les ratios de dette, notamment celui de la Bulgarie », renchérit-t-il. De même, si les exportations vers l'Allemagne repartent, la rigueur qui domine désormais à l'Ouest fait peur. « Les faibles perspectives de croissance dans l'eurozone pourraient avoir un impact plus fort que celui de la crise de liquidité à court terme », estime Karine Hirn. Même son de cloche du coté de la banque Raiffeisen. « La reprise de la production industrielle à l'Ouest stimule leurs exportations des économies de l'Est », confirment ses analystes. « Néanmoins l'intensification des efforts en faveur d'une consolidation budgétaire promet de grever la croissance économique de l'Union au cours des prochaines années ». En d'autres termes, l'interdépendance des pays de l'Est avec la zone euro contribue à obscurcir les perspectives de croissance de ces Etats.BloombergViktor Orban, Premier ministre hongrois.
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