Stockage de CO2 : Bruxelles laisse tomber Florange

Rien ne va plus à l’usine ArcelorMittal de Florange. Alors que les syndicats poursuivent sans relâche leur campagne visant à faire plier le numéro un mondial de la sidérurgie afin qu’il réalise les investissements nécessaires à la pérennisation du site, la Commission européenne a recalé le projet de captage et stockage de dioxyde de carbone Ulcos (pour « Ultra Low Carbone Dioxide Steelmaking ») qui aurait pu lui donner de l\'acitivité.240 millions d\'euros demandé à BruxellesCe programme, porté par la totalité des sidérurgistes européens et qui permet de réduire de 50% la quantité de C02 émise par la production d’acier, perd ainsi quasiment tout espoir de recevoir des fonds de la part de la Banque européenne d’investissement (BEI). Il aurait pourtant fait de Florange une vitrine de ces techniques nouvelles et avait reçu les soutiens de l\'Etat -prêt à financer le projet à hauteur de 150 millions d\'euros- et des collectivités locales. La France avait déposé en mai 2011 une demande de 240 millions d\'euros auprès du programme européen pour le développement des technologies décarbonnées NER 300. Une enveloppe nécessaire à la réalisation du projet. L\'implantation d\'une station de captage de CO2 sur le haut-fourneau de Florange et d\'un système de conduite pour acheminer le gaz jusqu\'à une station de stockage envisagée dans la Meuse représente en effet un coût total de 700 millions d\'euros.Baisse du prix des quotas de carbonePourquoi ce refus ? Tout d\'abord le programme NER300 tire ses ressources de la vente de 300 millions de quotas émis pour les nouveaux entrants du marché du carbone européen. Or, la baisse du prix des quotas a contraint la BEI a considérablement réviser à la baisse ses ambitions. Passés à 8 euros la tonne, ils ne rapporteraient pas les 4 à 5 milliards d\'euros attendus initialement. Autre élément: Ulcos apparaît à la huitième et dernière place de la liste restreinte établie par la Commission européenne à la suite de l\'appel d\'offres lancé en novembre 2010. Il a notamment été devancé par un projet de gazéification de charbon et de captage en phase de précombustion au Royaume-Uni qui bénéficie déjà de 180 millions d\'euros de financement au titre du paquet de relance pour l\'énergie.La réponse définitive attendue pour la fin de l\'annéeLes dés ne sont pas encore complétement jetés. Ulcos peut encore espérer gagner des places dans le classement en profitant du retrait des autres projets de captage et stockage de CO2 du fait de la crise financière et d\'un prix du carbone en chute libre. La réponse définitive est attendue pour la fin de l\'année. Mais alors que début juin, la direction d\'ArcelorMittal a décidé de prolonger de six mois l\'arrêt des hauts-fourneaux, le feu vert de Bruxelles aurait pu assurer les ouvriers d\'une reprise de l\'activité pour la fin 2013, date à laquelle devait démarrer le captage avec un objectif de 700.00 tonnes de dioxyde de carbone traitées par an.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.