« Un clou dans le cercueil » de la place de Paris. Le propos quelque peu provocateur de Xavier Rolet, le directeur général du London Stock Exchange, en réaction à la décision de Nyse-Euronext de franchir la Manche pour attirer plus de sociétés internationales n'a pas ému à Bercy. Dans l'entourage de la ministre de l'Économie Christine Lagarde, on veut voir l'aspect positif de l'initiative de l'opérateur boursier transatlantique. «A travers cette décision, Nyse-Euronext ajoute une porte d'entrée à ses marchés européens pour renforcer son attractivité », indique-t-on. C'est la justification donnée par la Bourse transatlantique à sa décision de lancer Nyse-Euronext London (« La Tribune » du 2 juillet). L'opérateur se défend de détourner l'activité de ses autres places de cotation et assure ne pas avoir l'intention de transférer du personnel à Londres. Mais pour Xavier Rolet (« La Tribune » du 15 juillet), Nyse-Euronext devra faire des choix, dans sa représentation commerciale, entre New York, Londres, Paris, Amsterdam ou Bruxelles. Après le transfert des centres informatiques, le patron de la Bourse de Londres dénonce « la possibilité qu'il ne reste plus grand chose en France ». « Exportation de savoir-faire »Plus qu'une délocalisation, Bercy voit dans la décision de Nyse-Euronext « une exportation du savoir-faire français ou américano-français. Le centre de décision et l'équipe de développement reste en Europe continentale et à Paris ». « La réaction vive du patron du LSE » serait à mettre au compte « d'une certaine inquiétude ». L'an passé déjà, Christine Lagarde avait tenu à dédramatiser le transfert des serveurs informatiques de Nyse-Euronext, invoquant un souci de compétitivité de la part de l'opérateur.

latribune.fr

16 Juill 2010, 23:53

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