Pour 425 millions de dollars (327 millions d'euros), Credit Suisse détiendra d'ici à la fin de l'année environ 30 % du capital du hedge fund new-yorkais York Capital (14 milliards de dollars d'actifs sous gestion). L'annonce a été faite mardi. A l'heure où les banques installées sur le territoire américain amorcent leur retrait du marché de la gestion alternative, la décision a de quoi surprendre. Depuis l'adoption, l'été dernier, de la réforme de la régulation financière aux États-Unis, connue sous le nom de « Dodd-Frank Act », les établissements bancaires ont l'interdiction d'investir plus de 3 % de leurs fonds propres Tier One dans des activités de gestion alternative ou de capital-investissement.Dont acte. En avril, Citi avait pris les devants et cédé une partie de ses hedge funds gérés en interne, dont ses fonds de fonds, à SkyBridge Capital. Trois mois plus tard, Morgan Stanley lui emboîtait le pas, en se séparant de Copia Capital, l'une des divisions de FrontPoint Partners. Des rumeurs récurrentes lui prêtent désormais l'intention de faire de même avec le reste de l'activité. En attendant Goldman Sachs... Les banques ont entre quatre et sept ans pour se conformer à la nouvelle législation. En revanche, elles conservent la possibilité d'investir au capital de sociétés de gestion alternative. Une nuance que la direction de Credit Suisse a tenu à souligner : cette opération est « une prise de participation minoritaire [...], et non un investissement direct dans les fonds [de York], qui est conforme avec les réformes récentes ». Au début du mois, Citi avait adopté une démarche similaire, en entrant au capital d'Ivaldi Capital, fondé par l'une de ses anciennes équipes. D'aucuns décèlent dans ces manoeuvres une manière de contourner le « Dodd-Frank Act ».Pour Rob Shafir, le directeur général de la division « gestion d'actifs » de Credit Suisse, l'unique objectif est de permettre aux clients de bénéficier de produits « qui ont délivré [dans le passé] des rendements de qualité aux investisseurs en dépit des cycles économiques ». « Ce partenariat avec York est une étape importante pour le renforcement de [notre] position de leader dans la gestion alternative. » Au 30 juin, l'activité « gestion d'actifs » de Credit Suisse gérait 423 milliards de francs suisses (325 milliards d'euros).Alexandre Maddens

latribune.fr

20 Sept 2010, 13:59

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