Ségolène Royal ouvre le feu sur le PS et demande « la vérité » sur l'élection de Martine Aubry

OppositionSégolène Royal est passée à l'offensive, à l'arme lourde. Dans une déclaration diffusée hier soir sur Internet, la rivale malheureuse de Martine Aubry a appelé la direction du PS à faire « toute la lumière » sur les fraudes présumées lors de l'élection de la maire de Lille à la tête du parti, en novembre 2008.« Ou bien les faits relatés sont vrais, et c'est d'une extrême gravité, et rien ne justifie la loi du silence, et j'attends de la direction du Parti socialiste qu'elle fasse toute la lumière et prenne les sanctions qui s'imposent. [?] Ou bien les faits sont faux, et c'est très grave aussi [?], et j'attends de la direction qu'elle engage une action contre les auteurs du livre, afin que l'honneur du PS soit rétabli », a lancé la présidente de Poitou-Charentes en faisant référence au livre « Hold-uPS, arnaques et trahisons ».Deux journalistes, Antonin André et Karim Rissouli, mettent en lumière un système présumé de fraudes dans plusieurs fédérations acquises à la maire de Lille lors du duel entre Martine Aubry et Ségolène Royal pour l'élection au poste de premier secrétaire du PS. Martine Aubry l'avait finalement emporté, avec 102 voix d'avance après examen de différentes plaintes.Plus que jamais tournée vers la présidentielle de 2012, Ségolène Royal a précisé qu'elle ne demandait pas de « nouveau vote », car, a-t-elle souligné, « je suis passée à autre chose, j'ai ouvert un autre livre, celui de l'avenir de la France ». « Même s'il y avait un nouveau vote, je n'en serai pas », a-t-elle insisté.Les « principes »« Mais, a-t-elle ajouté, je veux que la vérité soit faite parce que de la vérité jaillit la lumière, une maison est solide si les fondations sont bien faites, et les fondations ce sont les valeurs, les principes. » Ségolène Royal a dit en avoir « pas mal vu » en trente ans de vie politique. Mais « ce coup-là porté aux militants, au parti lui-même, à la croyance même dans la chose politique fait sans doute partie des coups les plus durs », a-t-elle lancé.Pour tenter d'allumer un contre-feu, la direction du PS a publié un communiqué hier soir. Elle souligne que les procédures juridiques, qui sont envisagées, prennent « beaucoup de temps », et propose donc à Karim Rissouli et Antonin André « d'organiser sans délai une confrontation devant des journalistes » sur le contenu de leur livre. Hélène Fontanaud
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