Nyse Euronext - Deutsche Börse : l'union à l'épreuve des investisseurs

Les principaux protagonistes du projet de rapprochement entre Deutsche Börse et Nyse Euronext n'étaient pas avares de commentaires mercredi au lendemain de l'annonce officielle des modalités retenues entre les deux entreprises de marché pour créer la première Bourse mondiale. De part et d'autre de l'Atlantique, on se félicite d'avoir réussi à marier plusieurs points forts, notamment les activités de produits dérivés mais aussi actions. Et ce, de manière à former une plate-forme incontournable et recentrée sur l'Europe. « C'est une approche réellement européenne où chaque place de ce nouvel ensemble sera indépendante tout en se voyant dotée d'un coordinateur central pour chaque segment de produit », précise Reto Francioni, le patron de Deutsche Börse qui prendra le poste de président du conseil d'administration du nouvel ensemble. Et de fait, en additionnant les données des deux places boursières, elles arrivent nettement en tête de toutes les entreprises mondiales en terme de chiffre d'affaires avec un cumul de 4 milliards d'euros quand le challenger, le CME de Chicago totalise 2,25 milliards d'euros, le LSE britannique 1,17 milliard et Nasdaq 1,14 milliard. Pour Duncan Niederauer, futur président du bébé en gestation, le challenge est maintenant de convaincre l'ensemble des parties prenantes, à savoir les différents organes de régulation mais aussi les actionnaires des deux groupes. Si tout se passe bien, ce projet devrait se concrétiser à la fin de l'année. Quant à Dominique Cerutti, qui aura en charge tous les services technologiques, il estime que cet accord « est une réelle opportunité pour la place de Paris qui participe activement à l'élaboration d'un mastodonte ». En Bourse, les investisseurs n'ont pas vraiment plébiscité cette perspective. Deutsche Börse a perdu 2,23 % à 58,74 euros, ramenant sa progression depuis janvier à 13 %. Le titre Nyse Euronext a lâché 1,62 % à 28 euros, son gain depuis le début de l'année s'établissant à 26 %. Réduction des coûtsL'agence Standard and Poor's a annoncé mercredi avoir placé le titre Nyse Euronext sous surveillance avec implication positive : « Cette transaction va donner naissance à un groupe dont le portefeuille de valeurs traitées sera le plus diversifié au monde ». S&P souligne aussi que cette fusion va permettre de réduire les coûts de fonctionnement et juge « possible » l'objectif d'une économie de 300 millions d'euros prévu par la direction de Nyse Euronext à la fin de la troisième année de fusion. En revanche, l'agence de notation a placé la note à long terme « AA » de Deutsche Börse sous surveillance avec implication négative. « Le profil financier de Deutsche Börse va se détériorer après une fusion avec Nyse Euronext, qui est plus endetté et moins bien noté », selon S&P.
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