L'Espagne va rendre publics

Gaëlle Lucas, à Madrid et Sophie RollandC'est une première en zone euro : la Banque d'Espagne a indiqué mercredi qu'elle allait publier le résultat des «tests de résistance» (ou «stress tests») menés sur les institutions financières locales. En jouant la transparence, elle espère convaincre les opérateurs que la situation est moins grave qu'ils ne le craignent et qu'ils n'y a pas lieu de comparer les banques espagnoles aux banques grecques. Dans la foulée, et à la veille de la réunion d'un sommet européen, Berlin a annoncé son intention de coordonner le dossier avec ses partenaires.Depuis que la crise de la dette souveraine a atteint l'Espagne, les établissements de crédit du pays sont mis à rude épreuve. Francisco González, le président de BBVA, la deuxième banque d'Espagne, a même reconnu lundi que « les marchés de capitaux internationaux [leur] sont fermés ». En mai, les banques espagnoles ont du emprunter 85,6 milliards d'euros auprès de la BCE. C'est 15% de plus qu'en avril, (74,6 milliards) et deux fois plus qu'avant la chute de Lehman Brothers. Ces emprunts à court terme octroyés par Francfort sont vitaux pour les banques espagnoles Certains d'entre elles veulent croirent cependant à un dégel du marché interbancaire. Des billets à ordre auraient été émis la semaine dernière. « Il s'agit d'émissions à court terme mais cela montre que les marchés sont en train de s'ouvrir », affirme un opérateur de marché. La situation est d'autant plus problématique que, selon le quotidien espagnol Expansión, le secteur financier doit faire face à une échéance de 60 milliards d'euros de dette cette année. Le problème est amplifié par le fait que « les banques espagnoles sont très dépendantes des marchés de capitaux car elles ont concédé plus de crédits qu'elles n'ont capté d'épargne », explique José Carlos Díez, économiste en chef chez Intermoney. L'augmentation du taux d'épargne des ménages depuis 2009 n'y a rien changé. Les banques sont aussi victimes des perspectives négatives de l'économie espagnole. L'éclatement de la bulle immobilière, à l'origine de la crise économique actuelle, a particulièrement affecté le secteur financier, dont le taux de créances douteuses a atteint 5,3 % des encours en février. Les provisions destinées à garantir la solvabilité des banques pèsent sur leurs bénéfices qui ont baissé de 4,1 % au premier trimestre. Jusqu'à maintenant, la reconfiguration du secteur, à travers des fusions de caisse d'épargne n'a pas suffi à rassurer. Il y a eu d'importantes demandes de recapitalisation ces dernières semaines (lire ci-dessous), « mais la restructuration en tant que telle va être lente et les marchés sont nerveux », avertit l'économiste.
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