« Pour rester un acteur majeur dans le monde des prochains 40 à 50 ans, l'Europe doit non seulement améliorer sa productivité, sa base industrielle, son leadership politique, mais aussi donner la place qui revient aux pays émergents dans les organismes multilatéraux, à commencer par la Chine», a conclut le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, lors de la première édition des Entretiens du Trésor, sur le thème « Europe/Chine : relever les défis communs», qui rassemblait un grande nombre de responsables politiques et économiques français et chinois de haut rang. Un consensus très fort sur quelques idées a émergé. Pour éviter la toute puissance du G2 de la Chinamerica, l'Europe, qui est le premier marché étranger de la Chine et son second fournisseur, doit renforcer ses liens économiques, ses partenariats stratégiques, et nouer des relations diplomatiques privilégiées pour la fixation de la nouvelle gouvernance mondiale. Car la crise, qui a accéléré la création du G20, a consacré l'émergence d'un monde multipolaire sous-tendu par une prise de conscience généralisée que le sort des grandes régions du monde est inextricablement lié. « Si la Chine a joué un rôle de stabilisateur de l'économie mondiale durant la crise, et si la forte reprise de son économie profite au monde entier, a expliqué le sinologue François Godement, il reste à construire une interdépendance entre l'Europe et la Chine, car les deux régions dotées d'une épargne abondante sont moins complémentaires l'une de l'autre que le sont la Chine et les Etats-Unis. » RecentrageAlors que la Chine va devoir s'intéresser de plus près à son premier marché d'exportation, l'Europe devrait profiter du recentrage de la politique économique de Pékin, d'une économie tirée par les exportations vers une économie tirée par la consommation, pour se renforcer en Chine. V. S.

latribune.fr

16 Juin 2010, 23:21

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