Moscou s'étonne de la Berezina de Carrefour

Infographie1col 63mmdistributionCarrefour a tenu à peine plus longtemps que Napoléon à Moscou. La presse russe ironisait hier sur le retrait du géant français de la distribution, moins de quatre mois après l'ouverture de son premier hypermarché à Moscou. Le 18 juin, lors de l'inauguration de l'hypermarché du centre commercial Filion, Thierry Garnier, membre du comité exécutif du groupe, avait fixé un objectif ambitieux : figurer parmi les trois leaders du marché russe. Mais ensuite, les choix du groupe n'ont pas reflété cette volonté d'une « implantation à long terme ». Carrefour a vite fait savoir qu'il n'achèterait pas de surfaces commerciales et qu'il se contenterait de louer. Aussi bien à Filion qu'à Krasnodar, où Carrefour a ouvert son deuxième hypermarché.pas d'actifs à revendreCette entrée sur la pointe des pieds permet au groupe de se retirer rapidement, sans avoir à revendre d'actifs en période de crise. Reste que ce retrait a semblé prendre de court les propriétaires du centre commercial Filion. Et plus encore celui du centre River Mall, à Moscou, où Carrefour avait signé, il y a tout juste deux semaines, pour la location d'un emplacement de 14.000 m2 !Pourquoi Carrefour, qui a ouvert un bureau d'étude depuis plus de deux ans, n'a-t-il réalisé que trois mois après son entrée que les moyens mis en ?uvre étaient sans rapport avec ses ambitions ? Tous les experts avaient prévenu dès le début qu'une stratégie d'expansion reposant sur la seule croissance organique ne permettrait pas au groupe de rattraper des concurrents comme Auchan ou Metro, présents depuis longtemps et fortement implantés tant à Moscou qu'en province. Or, au moment de l'inauguration de son hyper moscovite, Carrefour avait déjà fait une croix sur l'achat de la chaîne russe Sedmoï Kontinent, une des rares portes d'entrée qui auraient pu lui permettre de prendre une position solide. Le départ de Carrefour va certainement donner à réfléchir au leader mondial Wal-Mart, qui caresse depuis une décennie le projet d'entrer en Russie. Emmanuel Grynszpan, à Moscou
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