Les tories regrettent d'avoir fait bande à part au Parlement européen

25 C'est le nombre d'eurodéputés tories qui ont quitté le PPE (Parti populaire européen) en juin.Le groupe conservateur britannique au Parlement européen est devenu une locomotive sans wagons. Comme il s'y était engagé, David Cameron a retiré en juin dernier, à la suite des élections européennes, sa délégation d'eurodéputés du Parti populaire européen (PPE). Il a quitté le centre droit, la plus grande coalition dans l'hémicycle, pour former son propre groupe antifédéraliste, les conservateurs et réformateurs européens. Il s'est notamment associé aux 9 élus tchèques proches de Vaclav Klaus et aux 15 élus polonais proches de Lech Kaczynski.Au-delà du symbole politique, ce retrait des 25 élus tories du PPE, pour former, avec 54 élus au total, le cinquième groupe du Parlement, pourrait se révéler un mauvais choix tactique. Les tories ont perdu en influence. « Notre puissance de frappe est deux fois moins forte que ce qu'elle devrait être », analyse un Britannique au Parlement en désaccord avec la stratégie de David Cameron. Même constat bien sûr du côté de Joseph Daul, le président du groupe PPE : « Sous les précédentes législatures, ils étaient dans un grand groupe où ils occupaient des postes importants. Aujourd'hui, ils ont peu de dossiers à traiter. » Auparavant, les élus britanniques, professionnels et efficaces, jouaient un rôle moteur et orientaient les positions de tout le groupe PPE sur les dossiers importants à leurs yeux, comme le marché intérieur, le commerce ou l'environnement. les états-unis sans levierDésormais, ils peuvent toujours négocier leur soutien avec leur ancien groupe en fonction des dossiers mais ils n'agissent plus de l'intérieur. « Dans la pratique, on a la même influence car le PPE a besoin de nous contre la gauche, tempère un responsable du nouveau groupe conservateur. Sans nous, Barroso n'aurait pas eu la majorité absolue. En revanche, il est vrai que l'on n'a plus grand-chose à dire sur les dossiers où il y a déjà un accord entre la gauche et la droite. » Cette marginalisation à Bruxelles pourrait même avoir des répercussions sur les relations privilégiées entre le Royaume-Uni et les États-Unis. Washington ne disposant plus avec Londres d'un levier puissant au c?ur de la mécanique européenne.Curieusement, les Britanniques ne dirigent même pas leur propre groupe. Ils ont dû laisser la présidence au très controversé eurodéputé polonais Michal Kaminski. Cinq tories mécontents de leur isolement comptent quitter leur petit groupe pour retrouver le PPE. Mais avant de sauter de nouveau par-dessus la barrière, ils préfèrent attendre les prochaines élections législatives dans leur pays, d'ici au mois de juin, afin de ne pas « parasiter » le scrutin. Y.-A. N., à Bruxelle
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