UBS devra conquérir l'Asie pour poursuivre son développement

Il y a un an, presque jour pour jour, Oswald Grübel avait présenté aux investisseurs sa feuille de route pour construire « un nouvel UBS ». Son objectif : atteindre un bénéfice annuel avant impôt de 15 milliards de francs suisses (11,2 milliards d'euros) entre 2012 et 2014. Mardi, à Londres, le directeur général d'UBS a confirmé ses visées, certain d'être « sur la bonne voie ». Certes les progrès accomplis en douze mois sont incontestables. Le groupe est redevenu largement bénéficiaire et sa banque privée est enfin parvenue à stopper l'hémorragie de capitaux, qui durait depuis le printemps 2008 et s'était soldée par plus de 220 milliards de francs de décollecte. Toutefois, beaucoup reste à faire. En se basant sur ses performances enregistrées depuis le début de l'année, UBS affiche un bénéfice imposable pour 2010 de 7,8 milliards de francs, soit à peine plus de la moitié de son objectif.Cruciale POUR L'avenirPour combler cet écart, le groupe mise notamment sur le développement de son activité de gestion de fortune. Dans son viseur figurent l'Asie et les pays émergents. Déjà, ces deux parties du monde pèsent chacune autant que la Suisse et représentent environ 40 % de ses actifs sous gestion globaux (787 milliards de francs, hors Amériques). La croissance sur ces marchés, et notamment à Hong Kong, Singapour et la Chine, sera donc cruciale dans les prochaines années pour UBS. Car sur le Vieux Continent et auxÉtats-Unis, ses perspectives de croissance sont faibles. Le conflit avec le fisc américain, officiellement soldé mardi, et les pressions exercées sur la Suisse durant la crise pour durcir la réglementation fiscale ont réduit l'attrait de la place helvétique, première destination « offshore » du monde. En Europe, le groupe estime que les nouvelles conventions de double imposition signées avec certains pays pourraient entraîner jusqu'à 40 milliards de francs de sorties de capitaux. Jürg Zeltner, le directeur général de l'activité « Wealth Management », chiffrait à plus de 20 milliards de francs les sommes déjà retirées lors des douze derniers mois par des clients de pays voisins (France, Italie, Allemagne, Autriche et Grande-Bretagne).Pour sa part, la banque de financement et d'investissement (BFI), autre grand pilier du groupe, a encore beaucoup de chemin à parcourir pour répondre à ses ambitions. Carsten Kengeter, le patron de l'activité, regrettait mardi un environnement défavorable, caractérisé par « de faibles volumes d'activité et une aversion au risque persistante ». UBS a subi, à l'image de ses consoeurs américaines, la chute de tension sur les marchés financiers au troisième trimestre et a publié une perte avant impôt de 406 millions de francs, contre un profit de 1,31 milliard lors des trois mois précédents. Mardi, le titre UBS a clôturé à Zurich en baisse de 2,42 %, à 16,53 francs.
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