L'avenir de la presse régionale en question

Il est loin le temps où l\'historien Thomas Carlyle pouvait dire « La presse est le Quatrième Etat du Royaume\". Le modèle de la presse quotidienne régionale a connu son apogée; il découvre désormais son déclin, et sans la réinvention de son modèle d\'affaires autour de fortes marques locales, il rencontrera bientôt son extinction.A cet égard, l\'agitation autour de l\'impérieux redressement du groupe Hersant Médias appelle une réflexion de plus haut niveau que les diatribes des uns contre tel candidat repreneur, ou les interventions intempestives du pouvoir politique. Cette attitude fait fi du seul enjeu, celui du sort des salariés de ces publications, ballotés entre des intérêts divergents qui les contraindront bientôt à la radicalisation. Oui, dans leur périmètre actuel, ces publications sont, nolens volens, condamnées d\'ici quelques années, sans parler de la crise de liquidité qui menace le groupe en question. Non, les marques elles-mêmes ne sont pas dépourvues de valeur, et des entrepreneurs venant d\'un autre horizon, sans le passif de publications existantes (en termes social et souvent d\'endettement), peuvent les réinventer autour de quelques vecteurs forts: évènementiel, micro-publicité locale sur le web, bases de données, plateforme logistique locale pour d\'autres éditions nationales, couplés à des versions papier qui perdureront.Se concentrer sur un soi-disant enjeu politique, c\'est faire fi de deux éléments: 1- il y a de bien meilleurs relais pour ancrer une future élection que la propriété d\'un journal2 - les sociétés de presse sont des sociétés industrielles, avec des actifs lourds notamment en termes d\'équipement, et qui auraient besoin de l\'attention des pouvoirs publics en termes d\'emplois et pas de contenu rédactionnel ou de détention capitalistique. Les salariés de ces publications sont désemparés par ce chaotique processus de redressement. Nous avons besoin de pouvoirs publics capables de s\'associer à une nouvelle vision de la presse, d\'apaiser la transition pour ceux des personnels les plus âgés qui connaissent une fin de carrière difficile alors que les besoins en effectif se réduisent, d\'accompagner le basculement numérique.Enfin, au-delà de ce dossier, nous avons besoin de plus de transparence dans le processus de ventes de sociétés en difficulté, et de banques soutenant les nouveaux entrepreneurs prêts à redresser ces sociétés. Plus de confiance dans la capacité des innovateurs à redresser ces entreprises. Donnons à la Provence, Nice Matin, Corse Matin, l\'opportunité d\'un second départ, sans le fardeau de nouvelles dettes, avec l\'objectif de bâtir un nouveau groupe de communication. Un premier exemple concret, tangible, de Redressement...productif. 
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