FSI  : un an d'investissements ? et de critiques

En plein feuilleton Heuliez, le Fonds stratégique d'investissement s'apprête à présenter son premier rapport d'activité. Mercredi, il fera le bilan d'un peu plus d'un an d'investissements? et de critiques. Défini comme « un investisseur avisé qui intervient en fonds propres pour prendre des participations minoritaires dans des entreprises françaises porteuses de projets industriels créateurs de valeur et de compétitivité pour l'économie », il intervient aussi, à travers le FCDE (Fonds de consolidation et de développement des entreprises), pour soutenir les entreprises en difficulté. « Ce n'est pas un fonds de retournement, mais cela y ressemble », reconnaît d'ailleurs un des membres du FSI à propos du FCDE. Même s'il est doté de 6 milliards d'euros de liquidités et de 14 milliards d'euros de titres, détenus à 49 % par l'État et à 51 % par la Caisse des dépôts, il a forcément des moyens limités. Ainsi, avec son statut d'actionnaire minoritaire, il n'a pas pu empêcher le démantèlement du champion national du tourisme, Accor, où il était d'autant plus minoritaire que le transfert de la participation de la Caisse des dépôts lui avait fait perdre le bénéfice de ses droits de vote doubles. Autre incompréhension : l'investissement dans des entreprises qui licencient. Un mal pour un bien, lorsque les restructurations permettent de restaurer la compétitivité des entreprises, estime le FSI. Gilles Michel, son patron, insistait récemment sur « le choix d'une approche nouvelle et moderne de la mobilisation de l'argent public dans l'économie de march頻. Mais comme le rappelle Bertrand Finet, un des directeurs du FSI également membre du comité exécutif : « Lorsqu'une entreprise dans laquelle nous avons une participation met en place un plan social, nous veillons à ce que celui-ci soit réalisé de façon exemplaire. »Au 31 décembre dernier, le FSI avait investi 1,4 milliard d'euros : environ 800 millions en direct dans 21 entreprises et 600 millions de façon indirecte, par l'intermédiaire de sa palette de fonds. En 2010, le fonds espère bien trouver son rythme de croisière. Objectif : investir 2 à 2,5 milliards d'euros par an, grâce aux liquidités apportées par l'État et la Caisse des dépôts, mais aussi par des cessions de titres. La rotation des participations, de l'ordre de 0,5 % ou 1 % des sociétés cotées, permettra ainsi de faire « respirer » le portefeuille. Quant aux participations historiques de l'État et de la Caisse, le FSI ne s'est aucunement engagé à les conserver. Après le camouflet infligé par Accor, il serait, par exemple, étonnant que le FSI conserve sa participation très longtemps.« L'objectif premier du FSI reste de développer et de favoriser la compétitivité du pays », explique Bertrand Finet. La participation du fonds à l'augmentation de capital de Cegedim devrait ainsi permettre à la société de poursuivre ses acquisitions. De même, dans le cas de Carbone Lorraine (dont le FSI est le deuxième actionnaire), l'objectif est de positionner l'entreprise sur son marché pour qu'elle puisse profiter au mieux de la sortie de crise.Quelques secteurs devraient être regardés de particulièrement près par le FSI en 2010. Si les biotechnologies ont été désignées comme faisant partie des « trois à cinq priorités stratégiques » de la France par Matignon (d'où les investissements dans NicOx et Innate Pharma en 2009), le FSI devrait aussi garder un ?il sur les éditeurs de logiciels, les SSII, ainsi que sur les entreprises sous-traitantes dans l'automobile et le nucléaire.
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