Si 2008 n'a pas été l'« annus horribilis » redoutée, malgré un retournement du marché notable, 2009 pourrait bien en être une. Alors que la demande placée d'entrepôts avait reculé de 8 % en 2008, celle-ci a marqué le pas de près de 40 % l'année dernière. En cause, le fléchissement des besoins de stockage des entreprises et la plus forte propension des utilisateurs à renégocier leur bail plutôt qu'à déménager. Dans ce contexte d'attentisme lié au manque de visibilité, les reports de projets ont été fréquents. Il est toutefois à noter que la part des chargeurs dans les transactions a augmenté cette année et est plus importante que celle des logisticiens. Pour CB Richard Ellis (CBRE), cela s'explique par la prédominance de la grande distribution dans les demandes exprimées. Ce secteur a fortement animé le marché par de nombreux appels d'offres, notamment sur des bâtiments à froid positif. Quant aux chargeurs, ils ont plutôt manifesté des besoins de bâtiments clés en main, l'offre existante étant souvent inadaptée à la demande. attentismeAprès avoir connu une forte croissance au premier semestre 2009, l'offre immédiate s'est stabilisée au second. Cependant, les stocks disponibles ont fortement augmenté en un an et s'établissent à plus de 3 millions de mètres carrés au 1er janvier 2010. Pour Cushman & Wakefield, les libérations de surfaces de seconde main et le rythme élevé des livraisons de bâtiments neufs ont gonflé le volume de l'offre disponible, accentuant notamment les déséquilibres ponctuels en Île-de-France et dans le couloir rhodanien. Par ailleurs, en raison du manque de lisibilité, des difficultés de financement et de l'attentisme planant sur les différents marchés, les développeurs ont suspendu les mises en chantier de projets en blanc (estimés à 300.000 m2 début janvier, en recul de 70 % en un an) et contribué à augmenter le volume des projets en gris (avec un commanditaire identifié).La forte détérioration du marché locatif a pesé fortement sur les valeurs faciales. Les avantages commerciaux consentis lors des négociations ont été relativement importants en 2009, même si les valeurs se sont stabilisées sur les derniers mois de l'année. Une consolidation qui devrait se confirmer dans les prochains mois. Qu'attendre pour 2010 ? Même si le climat économique demeure largement incertain, 2010 devrait être une année favorable aux utilisateurs, sous réserve d'une meilleure visibilité à court et moyen termes. En effet, avec un stock immédiat important et de bonne qualité, les utilisateurs auront davantage de choix à des prix très attractifs. De quoi aider les entreprises à poursuivre leurs stratégies de réduction des coûts et de modernisation de l'immobilier, notamment avec le développement du clés en main. Béatrice Delamotte

latribune.fr

17 Jan 2010, 23:49

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