Les investisseurs jouent la reprise des fusions-acquisitions

Kraft-Cadbury, Disney-Marvel, Heineken-Femsa... Les grosses opérations de rapprochement font peu à peu leur retour depuis la mi-août. Même les structures de plus petite taille s'y mettent. Les annonces de rachat de Jacquet par IMS ou encore de Compagnie de la Lucette par Icade en témoignent.De l'aveu d'un nombre croissant de gérants, il s'agirait là du signe avant-coureur d'un possible mouvement de fonds plus général. Surtout si l'on considère que le point bas du cycle économique a été franchi. Didier Roman, gérant chez Tocqueville Finance, souligne une nette corrélation entre, d'un côté, la courbe du S&P500 ainsi que celle du PIB mondial, et, de l'autre, l'évolution du montant des fusions-acquisitions depuis 1987. Pour lui, il existerait des éléments déclencheurs de différentes natures. D'abord d'ordre structurel, comme la volonté de gagner de nouvelles parts de marché, la recherche de synergies, ou encore l'apparition de nouveaux intervenants dans les pays émergents.dividende ou acquisition ? Mais les facteurs seraient également conjoncturels : assainissement des bilans, rétablissement de l'accès au crédit, faibles taux d'intérêt... Un avis partagé par Emmanuel Chapuis, gérant du fonds Oddo Cibles & Leaders. Selon l'expert, la somme totale des opérations de rapprochement représente seulement 0,1 % de la capitalisation boursière en Europe, contre respectivement 3,6 % et 6,5 % pour les précédents bas de cycle de 1994 et 2003. Et cela alors que les groupes du Vieux Continent affichent des taux de rentabilité sur capitaux propres voisins de 14 %, soit un niveau nettement plus élevé qu'à l'époque.Reste que malgré la baisse de leurs résultats, bon nombre d'entreprises préfèrent encore sacrifier une partie de leur trésorerie pour augmenter leurs dividendes. Histoire de ménager les susceptibilités de leurs actionnaires dont le portefeuille est mis à mal depuis le repli des indices boursiers amorcé mi-2007. Pour Didier Roman, le coupon reste certes « la meilleure façon de rendre du cash aux actionnaires, mais ne permet pas d'améliorer la croissance du chiffre d'affaires ».Or, de plus en plus de chefs d'entreprise manifesteraient de nouveau des velléités de croissance externe. D'après un sondage mené par UBS-BCG auprès de 166 dirigeants de sociétés cotées européennes, 19 % d'entre eux pensent réaliser, en 2010, une acquisition portant sur une cible dont le chiffre d'affaires dépasserait 500 millions d'euros. Notamment dans certains domaines comme les secteurs des logiciels, de l'automobile, voire de la banque. Fabio Marquetty
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