L'opinion publique plus divisée sur les centrales que les politiques

Dans la réponse des partis politiques français à la question la France doit-elle sortir du nucléaire, y aura-t-il un avant et un après Fukushima ? Traditionnellement, et si l'on fait abstraction de quelques personnalités, les partis de gouvernement (Parti communiste, Parti socialiste et UMP) affichent un fort attachement à la politique nucléaire française. Que ce soit au nom de la défense de l'emploi ou de l'indépendance énergétique de la France, leur soutien à cette stratégie a été constant.Longtemps, les Verts, aujourd'hui regroupés derrière la bannière Europe Écologie Les Verts (EELV), ont donc fait figure de seuls opposants à cette politique pronucléaire. La donne pourrait changer sous la pression d'une opinion publique choquée par la catastrophe japonaise.Sur la question du nucléaire, explique Frédéric Dabi, « les réponses des Français ne sont pas les mêmes à chaud et à froid ». Le directeur du département Opinion et Stratégies d'entreprise de l'Ifop fait remarquer que, lors d'enquêtes réalisées en 2002, 2008 et 2010 sur les craintes environnementales, « les risques liés au nucléaire n'arrivaient jamais en tête. Mais évidemment, tout cela risque d'être rebattu avec l'impact psychologique de la crise actuelle ». En fait, schématiquement, alors que les partis sont majoritairement favorables au nucléaire, l'opinion publique est « divisée en deux » comme en témoignent des chiffres publiés par le Commissariat général au développement durable. « En janvier 2010, 46 % des personnes interrogées considéraient que le choix fait en France de privilégier le nucléaire pour produire l'électricité présentait « plutôt des inconvénients », tandis que 43 % y voyaient plutôt des avantages ». Si Frédéric Dabi estime « qu'il est un peu tôt » pour connaître l'impact sur cet équilibre des événements de Fukushima, il paraît évident qu'une formation comme EELV a dans l'espoir de rééditer à l'occasion de la présidentielle de 2012 le coup des élections européennes de 2009. La thématique d'une planète à préserver pourrait séduire les électeurs. Ce sera en tout cas un des points importants des discussions entre EELV et le PS. Noël Mamère en fait un casus belli. « S'il n'y a pas de compromis sur une sortie progressive du nucléaire, je n'envisage pas d'alliance électorale et programmatique avec le PS », a ainsi déclaré le député-maire EELV de Bègles. Le scrutin des cantonales donnera un premier indice de la sensibilité des Français à cette option et augurer d'un changement de pied de certains partis faire. Anne Eveno
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