Paris rejette en bloc les vols demandés par Abu Dhabi

Air France soulagé, les Émirats arabes unis (EAU) et plus précisément Abou Dhabi, déçus et furieux. C'est ce qui est ressorti, selon nos informations, de l'échec mercredi soir des deux jours de négociations sur les droits de trafic aériens entre la France et les Émirats. Les deux parties ont néanmoins convenu de se remettre autour de la table d'ici à six mois.Les Émirats, représentés par Abou Dhabi et Dubai ? respectivement propriétaires des compagnies Étihad et d'Émirates-, mais aussi celui Sharjah pour le compte de la low-cost Air Arabia, demandaient à bénéficier de sept vols supplémentaires par jour vers la France, dont quatre à Paris. Soit plus du double du nombre de vols qu'elles assurent aujourd'hui, alors que la France n'a aucune demande.En réponse, les négociateurs français ont seulement accordé la possibilité d'ouvrir immédiatement la ligne Dubai-Lyon (un vol quotidien) à Emirates, lequel demandait aussi un troisième vol quotidien vers Paris. «Il y a encore des marges de croissance entre Paris et Dubaï si Emirates assure tous ses vols en Airbus A380», explique t-on au ministère des transports. Selon plusieurs sources françaises, «sans la déception de la délégation d'Abou Dhabi, Dubai aurait signé l'accord». Mais il a préféré ne pas se désolidariser de son voisin.pas d'avions long-courriersLa délégation d'Abu Dhabi a pourtant rappelé les liens politiques, culturels et économiques avec la France, mais rien n'y a fait. Paris a rejeté toutes ses demandes. Ce qui est tout sauf illogique. Car, contrairement à Émirates, la compagnie d'Abu Dhabi, Etihad Airways, n'utilise pas la totalité des vols autorisés par l'actuel accord bilatéral. Elle n'opère que 10 des 14 vols hebdomadaires qu'elle peut assurer. Et le coefficient d'occupation de ses vols est inférieur à 70 %.Quant aux ambitions de la low-cost Air Arabia (Sharjah) elles ont été vite balayées, la compagnie ne disposant notamment pas d'avions long-courriers. Chez Air France, on affiche le sourire. La compagnie ne cesse de tirer à boulets rouges sur ses rivales du Golfe. «Les conditions dans lesquelles opèrent ces compagnies (pas de taxes, de charges sociales...) font que nous ne sommes pas à armes égales», regrette le directeur général d'Air France-KLM, Pierre-Henri Gourgeon. Fabrice Gliszczynsk
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.