« La vitesse est un facteur de réussite pour Alcatel-Lucent »

La question de l'espionnage industriel s'est encore récemment posée en Chine avec l'affaire d'Apple et de Foxconn. Comment protégez-vous votre savoir dans votre joint-venture avec le chinois Shanghai Bell ?Je ne perçois pas le moindre problème de ce type dans notre joint-venture. Elle existe depuis vingt-six ans et 4.000 ingénieurs y travaillent pour le marché chinois et le marché international. De la technologie vient de France, mais nos partenaires chinois nous fournissent aussi la leur. Au final, nous avons, grâce à cette association, établi un tiers des lignes chinoises de téléphonie fixe, mobile et de haut débit.Vous avez remporté de nombreux contrats en début d'année, moins depuis. Comment expliquez-vous cela ?En Chine, le secteur est très structuré et la plupart des contrats sont attribués en début d'année. Ils courent ensuite sur plusieurs années. Pour le moment, nous sommes alignés sur nos objectifs et notre stratégie. Ainsi, notre part de marché en téléphonie mobile de troisième génération est supérieure à celle de nos opérations en 2G et nous y opérons dans les trois standards opérationnels en Chine. Le fait de travailler avec l'équipementier Datang nous apporte par ailleurs un avantage technologique en vue de la 4G.Des rumeurs ont circulé quant à un possible partenariat avec votre concurrent Huawei. Qu'en est-il ?Je ne commente jamais les rumeurs. Je suis néanmoins très amusé de lire cela : depuis cent ans, nous utilisons certains composants également employés par des concurrents, et inversement. Cela n'est donc en rien anormal. En revanche, aucune fusion ou acquisition, aucune recherche d'aide extérieure n'est à l'ordre du jour. Nous travaillons actuellement à la mise en place d'un climat opérationnel normal. Cela passe par la remise en état du groupe avec un contrôle des coûts, la fin de la duplication de certaines opérations et l'accélération de notre organisation. Nous pourrons alors nous appuyer sur notre innovation et nous rapprocher des attentes de nos clients. Qu'entendez-vous par là ?Nos ingénieurs chinois travaillent à l'adaptation de produits réalisés à l'étranger pour le marché chinois et fabriquent des produits spécialement pour la Chine. L'objectif est que le travail de tous nos ingénieurs dans le monde ne soit pas dupliqué, qu'ils ne fassent pas simultanément la même chose. Par ailleurs, nous devons aller plus vite pour contrer les coûts pratiqués par nos concurrents. La vitesse n'est pas dans notre ADN, nous sommes plutôt intellectuels, habitués à de nombreux tests. C'est pourtant un facteur de réussite important : nous sommes une entreprise commerciale qui doit donc être au service de ses clients.Concrètement, que cela change-t-il pour vous ?La notion de temps n'est plus la même. Avant, les entreprises avaient du temps, plusieurs années pour profiter de leurs innovations. Désormais, l'intervalle entre l'innovation, l'entrée sur le marché et la mise en ?uvre s'est raccourci, à environ dix-huit mois. Dans les douze mois qui suivent, un concurrent sortira le même produit et il faudra donc avoir profité au mieux de cet avantage pendant cette période. La vitesse devient primordiale. nTravailler avec l'équipementier Datang nous apporte un avantage techno- logique en vue de la 4G.
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