« Platini a raison de freiner la capacité hégémonique de certains clubs »

Franck Riboud, président de Danone Vous êtes un fondu de sport?Tout à fait ! Lundi soir, par exemple, je me suis régalé devant la finale de l'US Open entre Del Potro et Federer. Le sport apporte beaucoup de choses en termes de décompression, de challenge et d'amitié?Vous soutenez financièrement le club d'Évian Thonon Gaillard, actuel coleader de National (3e division), dont vous êtes le président d'honneur. Pourquoi vous êtes-vous lancé dans cette aventure ?à Évian, avec les eaux d'Évian, les hôtels, le casino et le golf, on représente à peu près 50 %-60 % de l'emploi dans la région. à un moment donné, on a pensé qu'il fallait créer du lien social dans notre mission. On a donc repris ce club car la dimension sociale du projet nous a séduits. Depuis, on le laisse gérer mais on l'encadre en apportant nos idées.En tant que Lyonnais d'origine et supporteur de l'OL, allez-vous prendre exemple sur Jean-Michel Aulas ?Jean-Michel Aulas est un modèle sur le plan de la gestion d'un club. Après, j'ai ma propre personnalité. Il y a des exemples à prendre dans plein d'équipes. Nous, il faut surtout qu'on reste très humbles. On essaye de démontrer que notre club peut avoir une attractivité, pas simplement parce qu'il y a un grand groupe derrière. On n'a pas un actionnaire unique qui contrôle le club. On veut avoir une multitude d'actionnaires. C'est déjà le cas de certains grands sportifs comme Zinedine Zidane ou Bixente Lizarazu. On va d'ailleurs procéder prochainement à une augmentation de capital.Pourquoi Zinedine Zidane a-t-il accepté de devenir actionnaire ?Lui et d'autres sont attachés au discours qui entoure ce projet. On est dans une relation affective avec un projet qui les intéresse. C'est la clé de notre collaboration.Quels sont vos relations avec Zinedine Zidane ?C'est quelqu'un que j'aime fondamentalement d'un point de vue humain. Il est timide et réservé mais quand il a envie de dire quelque chose, il le dit. Notre première rencontre était assez drôle. C'était en 1998. Je pense que j'étais plus impressionné que lui. Pour l'anecdote, lorsque j'ai été nommé vice-président de Danone en 1993, j'ai été reçu par Gianni Agnelli [propriétaire de la Juventus de Turin et de la société Fiat, dont Riboud était administrateur à l'époque, Ndlr]. Il m'a dit : « Je sais que vous adorez le football. à votre avis, dois-je recruter Dugarry et Zidane (qui évoluaient alors à Bordeaux) ? » J'ai répondu : « Zidane certainement, Dugarry je ne sais pas. » Donc, aujourd'hui, je dis toujours à Zizou : « Ta carrière, tu me la dois ! »Danone pourrait-il prochainement devenir un sponsor de l'OL ?La réponse est non. J'en ai déjà discuté avec Jean-Michel Aulas. Il voulait donner le nom de Danone au futur stade de l'OL. Économiquement, ce n'est pas une chose que le groupe pouvait s'offrir. On ne cherche pas forcément à gagner de la notoriété. Maintenant, une tournée en Chine, par exemple, pourrait nous intéresser.Que pensez-vous du travail de Michel Platini à la tête de l'UEFA ?C'est quelqu'un qui sait s'entourer et qui connaît ses limites. Il a également un grand sens politique. Il sent les choses comme il sentait le jeu sur le terrain. Il a raison de vouloir freiner la capacité hégémonique de certains clubs. Dans tout système il faut des règles. nJe dis toujours à Zinedine Zidane : « Ta carrière, tu me la dois ! »
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