Une crise qui rappelle l'interminable négociation de la dette argentine

Avec les crises grecque et irlandaise, impossible de ne pas avoir à l'esprit le précédent argentin de 2001. Étranglée par une dette qu'elle ne pouvait payer, corsetée par la parité fixe peso-dollar, abandonnée par le FMI, l'Argentine implosait : le gouvernement se déclarait en cessation de paiement sur l'ensemble de sa dette souveraine, avant d'abandonner le lien fixe avec le dollar. Après une descente aux enfers de plusieurs mois (le PIB chuta de 10,7 %), l'économie redémarra très fort : depuis 2003, la croissance moyenne a été de 6 % par an (9 % en 2010).Mais la sortie du défaut de paiement aura été beaucoup plus longue : comme l'a annoncé la présidente Cristina Fernández de Kirchner, il faudra attendre 2011, à la veille de la présidentielle, pour que l'Argentine, en remboursant les 7,5 milliards de dollars qu'elle doit aux pays membres du Club de Paris, le groupe de créanciers publics, ait fini de restructurer sa dette. Entre-temps, elle aura régularisée la situation avec les créanciers privés (qui détenaient des titres d'une valeur nominale de 80 milliards de dollars), en deux temps (2005 et 2010), à des conditions très dures (décote de 50 % en moyenne) et payé cash 10 milliards de dollars au FMI en 2006. Fernández crie victoireRestait la dette à l'égard des créanciers publics, pour laquelle les négociations étaient en panne depuis deux ans, l'Argentine refusant la supervision du FMI, considéré un des responsables de la crise de 2001. Finalement, le Club de Paris accepte de négocier hors FMI et permet à Cristina Fernández de crier victoire. En réalité, l'Argentine a fait sa part de chemin en acceptant un remboursement rapide. Le règlement au Club de Paris permettra à l'Argentine d'emprunter à nouveau aux conditions du marché et aux groupes internationaux de bénéficier des garanties Coface et autres pour leurs investissements dans le pays. Jean-Louis Buchet, à Buenos Aire
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