Maesa veut doubler de taille en cinq ans

Après une année 2009 rendue difficile par la crise économique, Maesa a retrouvé, dès 2010, le chemin de la croissance. Fin décembre, alors que les chiffres n'étaient pas encore définitifs, Julien Saada, PDG et co fondateur de la société, avec Grégory Mager en 1997, était optimiste. Le groupe de 203 salariés devrait générer 72 millions d'euros de chiffre d'affaires, soit une progression de plus de 28 % par rapport à 2009. Mieux, la société a fortement amélioré ses performances industrielle et commerciale : son taux de marge brute d'exploitation devrait ressortir à 8,4 % après avoir chuté à 4 % l'année précédente. En 2011, ce taux devrait retrouver son niveau historique de 12 %. La société basée à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), spécialisée dans la conception et la fabrication de produits de beauté et d'ambiance, doit certes son rebond à une réorganisation, mais également à son offre.Amis d'enfance, Julien Saada et Grégory Mager, venaient tout juste d'être diplômés en 1997 - pour le premier de l'École nationale des ponts et chaussées, pour le second d'HEC - quand, à 22 ans, ils créent la société Parfum d'image, devenue depuis Maesa. Les deux entrepreneurs avaient remarqué une niche inexploitée en France : à l'instar de ce qui se passait aux Etats-Unis, des mastodontes n'évoluant pas dans le secteur du luxe souhaitaient développer leurs propres lignes de produits cosmétiques, de parfums ou de produits d'ambiance. Or aucun prestataire n'était en mesure de proposer une offre mutualisant les principaux maillons de la chaîne de fabrication. Organisé en quatre divisions - Maesa Studio (design), Maesa Packaging, Maesa Home (produits parfumés et de senteur) et Maesa Beauty (parfums et produits cosmétiques), le groupe répond à cette demande. Il conçoit et fabrique des produits correspondant à un cahier des charges, définis pour des marques de beauté, des enseignes de distribution, voire des constructeurs automobiles. En 2003, la société qui génère alors 3 millions d'euros de ventes s'ouvre à l'international. La filiale de Londres marque le premier pas vers le continent américain où Grégory Mager débarquera fin 2006. Une partie des fonds levés lors de l'introduction sur Alternext en février 2006 sert au développement du modèle aux États-Unis, via l'acquisition de Latitudes fin 2007, puis de Zorbit début 2009. Cette dernière permet en outre au groupe de doubler de taille et d'effectuer 70 % de ses ventes à l'international.Concentration du marchéAujourd'hui, Maesa est présent sur une niche industrielle qui croît de 5 % sachant que la société est, sur ce segment d'activité, la seule à être implantée des deux côtés de l'Atlantique et à pouvoir servir aussi bien les magasins de grande distribution que les marques de luxe. Cette position devrait lui permettre de tirer profit de la montée en puissance d'une tendance à la sous-traitance dans la création et la fabrication de gammes de parfums et produits cosmétiques. Notamment de la part des grands distributeurs dont les marques propres devraient représenter 30 % du marché d'ici à dix ans contre 10 % actuellement. Mais également du fait de la concentration du marché du luxe autour de cinq grands acteurs (Shiseido, LVMH, Unilever, Procter & Gamble L'Oréalcute;al). Pour ces mastodontes axés sur la promotion et la distribution, le modèle d'entreprise de Maesa répond bien à la demande. Les designs exclusifs développés et mis au point par la PME sont cédés au client en échange de l'exclusivité de la fabrication. Dans ce contexte, les dirigeants de la société visent un doublement de taille d'ici à cinq ans.
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