Le projet de plate-forme obligataire parisienne est en bonne voie

Le projet d'installation à Paris d'une plate-forme obligataire progresse. Les trois ateliers thématiques (gouvernance, transparence, appariement des ordres) se réunissent vendredi pour un nouveau point d'étape vers le développement de cette structure destinée à améliorer la transparence et la liquidité des marchés obligataires, durement éprouvés par la crise. Une réunion de consolidation des travaux aura lieu fin février, un cahier des charges devant être délivré fin mars à la ministre de l'Économie.Parmi les points qui devraient être approfondis ce vendredi figure notamment la confrontation en continu des ordres d'achat et de vente sur une base de prix fermes. Actuellement, la structure du marché secondaire des obligations d'entreprises repose quasi exclusivement sur la fourniture par les banques de fourchettes plus ou moins larges de prix acheteurs et vendeurs, sans engagement ferme de la part des établissements bancaires. « L'un des objectifs est de permettre l'essor d'un cours de valorisation correspondant effectivement à un cours traité et aussi d'améliorer la liquidité du march頻, souligne Christophe Roupie, responsable du trading chez Axa IM et animateur de l'atelier appariement des ordres. « Derrière cette problématique, l'enjeu est également technologique, car il faut avoir la capacité de traiter des ordres exprimés en spread [prime de risque par rapport au prix d'un produit de référence, Ndlr] et de diffuser cette information en temps réel », ajoute-t-il.La question de la transparence et de la diffusion de l'information est un point essentiel. Les fourchettes de prix fournies par les banques offrent un premier niveau d'information « pré-trade », mais seuls les gros investisseurs peuvent se donner les moyens techniques d'en déduire un juste prix pour boucler leur opération. L'idée de la plate-forme est donc de mettre tous les investisseurs au même niveau d'information en consolidant les fourchettes de prix des uns et des autres et en les incitant à prendre des engagements fermes.En revanche, tout est à construire concernant l'information « post-trade », c'est-à-dire le reporting des montants et des prix effectivement traités. Une fois les transactions bouclées, les titres obligataires sont en effet échangés dans l'opacité sur des marchés de gré à gré. Il s'agirait donc de permettre la remontée anonyme et en temps réel des prix et des montants pratiqués pour offrir davantage de transparence. « La liquidité ne souffre pas de plus de transparence, mais parfois d'une mauvaise utilisation ou interprétation de l'information. Il y a notamment beaucoup d'inquiétudes concernant l'impact sur les marchés des conditions d'exécution d'ordres de taille importante », note Christophe Roupie. Dans un marché peu volumineux, leur communication en temps réel risquerait de faire dévier le marché. Parmi les pistes à l'étude figure leur communication en différé de quelques jours, assortie ou non du prix arrêté lors de la transaction. Julien Beauvieux
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