Croissance : un fragile rebond d'un trimestre, après six années d'appauvrissement

Bravo l\'artiste ! Les commentateurs soulignent la prescience de François Hollande, qui avait évoqué dès le 14 juillet l\'amélioration de la conjoncture française, bien avant la publication ce mercredi des « bons » chiffres de la croissance (hausse de 0,5% du PIB au deuxième trimestre, la plus forte croissance depuis depuis début 2011). Ces chiffres constituent une surprise relative : depuis la fin de semaine dernière, et l\'annonce d\'une forte progression de la production industrielle au deuxième trimestre, il ne faisait guère de doute que le PIB avait progressé sensiblement sur cette même période. Mais le gouvernement, qui était resté relativement prudent, en fait son miel.\"Nous sommes sur le bon chemin\" dit Ayrault... mais il en reste beaucoup à parcourirBien évidemment, la tendance favorable de ce printemps devra être confirmée, pour qu\'une reprise se dessine véritablement. Car s\'il on suit Jean-Marc Ayrault qui déclare que \"nous sommes sur le bon chemin\", il en reste beaucoup à parcourir, avant que la maison France ait le sentiment que l\'économie va mieux. Les Français ne croient pas à la reprise évoquée par François Hollande. A voir la situation actuelle, non pas en termes strictement conjoncturels, à ne pas considérer seulement l\'évolution d\'un trimestre sur l\'autre, mais l\'évolution de la richesse du pays, il apparaît que les électeurs perçoivent peut-être mieux la réalité que les experts ès économie.Le PIB par habitant reculera encore en 2013.... sous le niveau de 2006Certains économistes évoquent la chute de richesse des Grecs, dont le PIB par habitant est retombé à son niveau de 2001. La situation française est évidemment moins dramatique que celle de la Grèce. L\'économie française n\'a pas connu un boom constant durant les années 2000 survie de plusieurs années de forte récession.Mais qu\'en est-il en termes de richesse par habitant? En 2012, le PIB par habitant était, selon l\'Insee de 27.644 euros (en euros constants de 2005). Soit un niveau inférieur à celui de 2006 ! Et la situation se détériorera encore cette année.Compte tenu de l\'augmentation de la population, et de la faible croissance économique en 2013, quoi qu\'il arrive -l\'activité a été plombée par la récession du début de l\'année- le PIB par habitant reculera encore. Sous l\'hypothèse d\'une croissance globale du PIB de 0,3%, la richesse produite par habitant  serait proche de 27.500 euros pour 2013. Soit juste au dessus du niveau de 2005.Autrement dit, la richesse du pays, après avoir progressé de 2005 à 2007, a chuté brutalement en 2009, puis s\'est à peine redressée avant de stagner, sans jamais retrouver son niveau d\'avant crise. Nous sommes ramenés au milieu des années 2000, comme scotchés entre 2005 et 2006.  Ce bond en arrière a de quoi impressionner : il n\'a aucun précédent, depuis que des statistiques un tant soit peu fiables sont établies.PIB par habitant de 1973 à 2013 en France (Source : Insee / Graphique LaTribune.fr) Une crise bien plus profonde que celle des années 70 Les années 70, qui ont vu apparaître l\'expression de \"crise économique\" et que l\'on caractérise habituellement comme une période de stagflation (stagnation économique et inflation) sont loin de correspondre à sombre ce diagnostic pourtant bien établi, si on les compare à la période actuelle. Elles ont tout d\'une époque riante pour la croissance, en regard des dernières années : la richesse par habitant était, en 1980, de 35% supérieure à son niveau de 1970. Entre 1974 et 1980, pendant ces six années où l\'on a commencé à parler de crise, le PIB par habitant a progressé de 14%. Sur les six années que nous venons de vivre, depuis le point haut de 2007, il a reculé de 2,6%... Sortir de cet appauvrissement?Sortir rapidement de cette situation d\'appauvrissement voudrait dire que la croissance française retrouve vite des couleurs. Mais avec quel moteur? La poursuite des hausses d\'impôts, l\'augmentation de la CSG s\'ajoutant à celle de la TVA, avec, pour faire bonne mesure, une louche de hausses de taxes sur le gazole?    
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