Les sociétés de crédit conso contraintes de revoir leur modèle

financementLes sociétés de crédit à la consommation ont connu des jours meilleurs. D'un côté, la récession économique fait plonger la demande de crédit et grimper le taux des impayés. Dès l'année dernière, les établissements spécialisés ont dû fixer des critères d'octroi de prêt plus sévères, exclure certains clients de certaines offres marketing, réduire les découverts autorisés et mettre en place des procédures de recouvrement plus efficaces. Malgré cela, les créances douteuses augmentent. Dans une note publiée ce mois-ci, l'agence de notation Fitch estimait par exemple que chez Sofinco, l'un des deux plus grands établissements de crédit à la consommation d'Europe, les créances douteuses avaient atteint 7,1 % du portefeuille de prêts à fin juin 2009. Résultat : « La charge de provisionnement pour créances douteuses qui a doublé entre le 1er semestre 2008 et le 1er semestre 2009 a entraîné une chute de la rentabilité d'environ 20 %. »rendez-vous en 2010Autre défi : la loi Lagarde. Une fois qu'elle sera promulguée (probablement dans le courant de l'année 2010), elle risque d'obliger un certain nombre de sociétés de crédit conso à repenser leur modèle. « En mettant fin à la différenciation des taux de l'usure, le projet de loi actuel [après avoir été amendé et adopté par le Sénat, il doit encore passer à l'Assemblée nationale] rendra le crédit renouvelable supérieur à 6.000 euros beaucoup moins rentable pour les sociétés spécialisées et les incitera à se réorienter vers le crédit amortissable », explique Éric Delannoy, vice-président du cabinet de conseil Weave. Les différentes mesures de protection des ménages prévues par la loi Lagarde, comme l'établissement systématique d'une fiche de contact entre le prêteur et l'emprunteur ou l'allongement du délai de rétractation, introduisent en outre une certaine « viscosit頻 dans le processus industriel. Ainsi, les établissements spécialisés n'auront plus la même possibilité de gérer des volumes importants, très vite et de façon automatisée.Le coût de la nouvelle loi sur le crédit conso ne sera cependant pas le même pour tout le monde. « Les sociétés qui faisaient exclusivement du crédit renouvelable comme Finaref, Cofidis ou Cofinoga vont devoir opérer un repositionnement stratégique et diversifier peu à peu leur offre de crédits et services financiers », explique Éric Delannoy pour qui l'ensemble du secteur « paye son incapacité à s'autoréguler ». Cofinoga, spécialiste du crédit revolving, dont plus de la moitié des encours serait liée à un prêt de plus de 6.000 euros risque de voir ses intérêts fondre et de supporter un coût économique de plusieurs centaines de millions d'euros. En revanche, Sofinco et Cetelem ont le double avantage d'être adossées à des grandes banques (respectivement, le Crédit Agricolegricole et BNP Paribas) et elles distribuent à la fois du crédit amortissable et du « revolving ». n « Finaref, cofidis ou cofinoga vont devoir diversifier leur offre. »
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