La SEC entend interdire les ordres « flashés »

RÉGULATIONLa Securities and Exchange Commission (SEC), le régulateur des marchés américains, n'aura pas traîné. Après la menace lancée au beau milieu de l'été par le sénateur Charles Schumer, de nouvelles lois et les lettres du sénateur Ted Kaufman appelant à une revue en profondeur des pratiques de marché et de l'utilisation de la technologie, la SEC veut serrer la vis. Jeudi, ses commissaires se sont unanimement prononcés en faveur d'une proposition visant à interdire des ordres « flashés ». Les textes encadrant les marchés (Reg NMS) devraient donc être modifiés. « Les ordres flashés peuvent créer un marché à deux vitesses en ne permettant qu'à quelques participants sélectionnés d'accéder à l'information sur les meilleurs prix disponibles », a justifié la présidente de la SEC, Mary Schapiro. Et d'évoquer le risque « d'inégalité dans le marché et d'effet dissuasif sur la diffusion publique des ordres à l'achat et à la vente ». La proposition est soumise à consultation pour 60 jours. inégalités et délitsEncore inconnue il y a peu, cette fonctionnalité permet à un intervenant d'afficher durant une fraction de seconde son ordre à l'achat ou à la vente à un petit groupe de contreparties, à l'écart du marché. S'il ne trouve pas preneur, l'ordre est alors redirigé vers un carnet d'ordres visible à tous. Cette fonctionnalité existe depuis plusieurs années dans le domaine des options. Côté actions au comptant, c'est la plate-forme alternative DirectEdge qui a ouvert la brèche. Dans le cadre d'un programme dit d'amélioration de la liquidité, DirectEdge offre, depuis juin 2006, cette possibilité à ses clients, en leur donnant accès à différents dark pools. Bats Trading et Nasdaq OMX ont suivi. Mais lorsque certains politiques ont crié au scandale, parlant d'inégalité dans le marché ou de délits d'initiés, Bats comme Nasdaq OMX ont préféré battre en retraite et mettre un terme à leur offre. L'interdiction, si elle est définitivement adoptée par la SEC après consultation, s'appliquera aux Bourses, plates-formes alternatives et marchés d'options. DirectEdge, qui a construit sa différence sur ces ordres flashés et son programme de liquidité et compte désormais pour 12,9?% des échanges réalisés sur les actions américaines, ne dérogera donc pas à la règle. Son activité ne serait toutefois pas en danger, les ordres flashés ne représentant que 5 % de ses volumes. D'autres mesures pourraient suivre alors que la SEC s'intéresse de près aux dark pools. Christèle Frad
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