Daniel Dubosclard, missionnaire du fromage en Inde

Après vingt ans passés à vendre des fromages sur les marchés de Vincennes et de Saint-Maur, il voulait changer. « Travailler quinze heures par jour pour 2.000 euros par mois, j'en avais marre, lance-t-il. Et puis en France, il y a trop de charges, trop de problèmes. » Son épouse ayant atteint l'âge de la retraite, le couple décide de quitter ce « pays d'assistés ». Direction l'Inde. Le couple s'installe à Bangalore début 2007, sans idée précise d'activité. « Je pensais monter une ?guest house?, parce que j'adore faire la cuisine », explique ce robuste bon vivant. Mais il réalise vite que le fromage, sa passion, est inconnu ici. Et qu'il y a tout à faire?Daniel et son épouse Monique se lancent donc. Sans avoir peur de rien. Ils n'ont ni contacts, ni financement extérieur et pour couronner le tout, Daniel ne parle pas anglais ! Ça ne l'empêche pas de créer La Fromagerie Fresh Foods, de recruter des collaborateurs locaux et de nouer des partenariats avec des laiteries françaises comme Isigny Sainte-Mère, La Fromagère de la Brie ou Marcel Petite.précieuse cargaisonDepuis juillet 2008, des palettes de fromages de première qualité arrivent donc régulièrement à Bangalore ou à Chennai, les deux grandes villes du sud de l'Inde ? pour la plus grande stupéfaction des douaniers locaux qui n'avaient jamais vu cela. « Les relations avec les douanes sont très compliquées, explique Daniel, ils ne comprennent pas qu'on ne peut pas laisser des fromages dans des entrepôts pendant trois semaines? »Quand la précieuse cargaison est récupérée à temps (ce n'est pas toujours le cas?), la fromagerie peut livrer ses clients : des restaurants et hôtels haut de gamme de Bangalore, des supermarchés avec rayons de luxe? Mais les Indiens n'étant pas spontanément demandeurs, puisqu'ils ignorent tout de ce patrimoine gastronomique, Daniel Dubosclard multiplie les événements : soirées dégustation à l'Alliance française, démonstrations dans des grands hôtels. « Je viens de faire une tartiflette pour cent personnes, ça ne s'était jamais vu en Inde », sourit-il.Reste que le démarrage est difficile. La société ne gagne pas encore d'argent et Daniel Dubosclard a déjà investi 100.000 euros d'économies personnelles dans l'aventure. Mais il y croit : « L'intérêt est énorme, on m'appelle de partout », lance-t-il. Et Daniel, qui étend maintenant sa distribution à Bombay ou Delhi, multiplie les initiatives : il forme des Indiens à la coupe du fromage, veut lancer des initiations dans les écoles pour que les enfants expliquent à leurs parents que le fromage, c'est bon, et rêve de faire des recettes à la télévision. Et pour ça, promis, il va se mettre à l'anglais. nl'expatriéDaniel veut lancer des initiations dans les écoles pour que les enfants expliquent à leurs parents que le fromage, c'est bon.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.