Un débat dans une « ambiance détestable »

La colère gronde au Palais-Bourbon. « L'ambiance de cette discussion budgétaire a été détestable », raconte un témoin. La demande de François Baroin d'une seconde délibération sur 39 amendements, mercredi soir, n'a finalement été que la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. En procédant ainsi, le ministre du Budget est revenu sur sept à huit amendements qui avaient été votés à l'unanimité en commission des Finances. « Quand un gouvernement a la chance d'avoir des mesures votées à l'unanimité, la moindre des choses est de les retenir, ou alors c'est un mépris du travail parlementaire », réagit Pierre-Alain Muet, député PS du Rhône, qui estime l'attitude du gouvernement « scandaleuse, notamment pour le rapporteur général ». De fait, Gilles Carrez ne cachait pas son irritation jeudi. « La tête ailleurs »Pourquoi le gouvernement a-t-il demandé une seconde délibération pour autant d'amendements ? La façon dont François Baroin a tenu le débat est mis en cause par certains. « En plein remaniement, le ministre du Budget avait la tête manifestement ailleurs. Il n'a pas étudié à fond ses dossiers », assure un élu. Le fait qu'Eric Besson soit dépêché à l'improviste mardi soir pour défendre le texte n'a rien arrangé. « Il ne s'est même pas contenté de lire ses fiches : il s'est trompé en les lisant, confondant deux amendements entre eux, et a donné un avis défavorable à la revalorisation des bases foncières pourtant votée tous les ans ! On s'est tous regardés interloqués », raconte un autre élu. L'affaire des amendements retoqués n'en restera pas là. Le PLF est à présent débattu au Sénat. Et Gilles Carrez compte bien sur Philippe Marini pour reprendre le flambeau sur les mesures contrées par Bercy. S. T.
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