Dublin veut un prêt de « dizaines de milliards d'euros »

Une fois arrivés à Dublin, les experts de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI), les dirigeants irlandais ont dû admettre jeudi « qu'un considérable financement d'urgence en capital » pour aider leurs banques est « tout à fait désirable ». « Il s'agira d'un prêt important [à rembourser donc, et non d'un renflouement, Ndlr] car son montant, prêté ou mis à disposition, doit démontrer que l'Irlande a assez de munition pour contrer toute inquiétude du marché financier » a expliqué le gouverneur de la banque centrale irlandaise, Patrick Honohan, à la radio, précisant qu'il s'agira de « dizaines de milliards d'euros ». L'Irlande emprunterait, selon lui, à un taux proche des 5 %.Devant le Parlement, le ministre des Finances, Brian Lenihan, a indiqué que l'aide des partenaires de l'Irlande serait dirigée vers les mécanismes déjà mis en place par son gouvernement pour traiter le problème bancaire, à savoir la structure de défaisance (« bad bank ») Nama qui réunit les actifs à haut risque des banques. « Notre objectif est de protéger le contribuable. C'est la raison pour laquelle ces négociations seront denses et intenses, et vont se prolonger la semaine prochaine », a indiqué Mary Hanafin, ministre du Tourisme.« Le problème, ce n'est pas l'économie irlandaise. Ce sont ses banques. C'est à cause d'elles que le FMI est ici, à Dublin », s'emporte Macdara Doyle, de la confédération syndicale irlandaise ICTU. Cette année, le déficit devrait atteindre 32 % du PIB, mais « seulement » 12 % sont à mettre au compte de « l'économie réelle », tandis que 20 % découlent du sauvetage des banques. « Les gens vivent dans une terreur psychologique depuis quelques mois. On leur avait dit début 2009 que le pire était passé, mais ce n'est pas le cas. Trois budgets de rigueur ont retiré 14,5 milliards d'euros à l'économie. Maintenant, le gouvernement veut encore économiser 15 milliards d'euros (sur quatre ans). Tout le monde voit bien que c'est un échec », se désespère Macdara Doyle.
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