Les auto-entrepreneurs, qui ont fait exploser les statistiques de la création d'entreprises, sont-ils de véritables entrepreneurs ? Les artisans, qui voient dans ce statut une concurrence déloyale, sont tentés de répondre par la négative. Ainsi, Alain Griset, président de l'Assemblée permanente des chambres de métiers (APCM) considère que « le régime de l'auto-entrepreneur choisi par certains artisans les condamne à végéter ». En cause, bien sûr, la limitation du chiffre d'affaires. Un prestataire de services ne peut pas dépasser les 32.000 euros annuels. En outre, il ne peut déduire aucune charge : le faible prélèvement social et fiscal attaché a cette contrainte pour contrepartie. En outre, les premières statistiques concernant les auto-entrepreneurs montraient que près de 40 % d'entre eux n'avaient pas eu d'activité réelle plusieurs mois après l'enregistrement de leur structure.Les experts du gouvernement ne voient évidemment pas les choses de cette manière. « Le fait que certains n'aient qu'une activité saisonnière est assum頻, affirment-ils. « De même que le chiffre d'affaires soit parfois limité. Ce statut constitue un droit à entreprendre, il n'est pas assorti d'une obligation d'activité, ce point est également assumé. Dès lors qu'on exerce de manière indépendante, on se situe dans le cadre de l'activité entrepreneuriale. »« affirmation d'une libert頻Interrogé par « La Tribune », Hervé Novelli (photo), à l'origine de ce statut, se dit « persuadé qu'une grande partie des auto-entrepreneurs passera ensuite au statut d'entreprise traditionnelle », quand leur chiffre d'affaires dépassera les limites imposées par ce statut. C'est « une façon de mettre le pied à l'étrier », souligne-t-il. « Le statut d'auto-entrepreneur est l'affirmation d'une liberté. Le fait qu'il ne constitue qu'une activité d'appoint, pour les retraités, par exemple, ne me gêne pas, même si, en théorie, le but d'une entreprise est effectivement de générer du chiffre d'affaires. » I. B.

latribune.fr

20 Jan 2010, 13:56

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