Paris ferme la porte de Roissy aux acteurs du Golfe mais ouvre les régions

La température sera chaude à Abu Dhabi les 25 et 26 janvier. Programmé ces deux jours là, le deuxième round de la négociation bilatérale sur les services aériens entre la France et les Émirats Arabes Unis (EAU) risque de l'être tout autant. Car, selon nos informations, la France n'entend pas accéder aux principales demandes des Émirats d'augmenter en masse le nombre de vols vers Paris, le point sensible. Des requêtes qui suscitent l'hostilité d'Air France, qui a accusé les transporteurs du Moyen-Orient « de tuer » le secteur à coup de soutiens massifs de leur États actionnaires. Un jugement auquel ne s'associe pas le gouvernement français. Selon plusieurs sources concordantes, la position arrêtée par le gouvernement consiste à ne pas octroyer à Emirates et Etihad Airways, respectivement compagnies de Dubai et d'Abu Dhabi, des vols supplémentaires à Paris, mais à lâcher «beaucoup» de lest en province. Alors qu'Emirates dessert déjà Nice, les aéroports de Lyon, Bordeaux, Nantes, Toulouse sont citées comme pouvant être de nouvelles destinations des compagnies du Golfe. ColèreLa ministre de l'Écologie, du Développement durable, du Logement et des Transports, Nathalie Kosciusko-Morizet, a fait passer le message à l'ambassadeur des Émirats Arabes Unis en France Meer Abdalla Al Raeesi, lors d'un entretien lundi. « L'idée est que les Émirats ne soient pas surpris de notre position lors de la négociation », indique un proche du dossier. Car, même si France est prête à ouvrir ses aéroports régionaux, ce scénario laisse présager une grande déception côté émirien. Celui-ci privilégie en effet la desserte de Paris. En juin, lors de la dernière séance de négociations qui s'était soldée par un échec, le rejet de la France d'ajouter quatre vols quotidiens sur Paris et trois en province, avait provoqué la colère de la délégation d'Abu Dhabi. La France avait seulement accordé à Emirates (Dubai) l'ouverture d'un vol quotidien entre Dubai et Lyon.Pour autant, la partie est loin d'être terminée. Les Emirats ont de belles cartes dans leurs mains. « Il peut y avoir des infléchissements de la France si cela peut faciliter la conclusion de dossiers industriels importants », reconnaît un observateur. Ainsi, le dossier du Rafale de Dassault peut faire pencher la balance du côté Abu Dhabi, même si on assure à Paris « qu'il n'y a pas actuellement le début du commencement de la part des Emirats de lier les droits de trafic à l'achat de Rafale ». Les négociations pour la vente de 60 Rafale aux Emirats (de 6 à 8 milliards d'euros) qui avaient été gelées l'été dernier, ont repris en janvier, peu après l'échec des négociations sur les droits de trafic en juin. Alors que la vente du Rafale au Brésil est très incertaine, le contrat émirien est vital pour l'industrie aéronautique militaire française.
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