Régulation : le cas Goldman Sachs met le Congrès sous pression

L'administration Obama est déterminée à battre le fer de la réforme de Wall Street tant qu'il est chaud. Moins d'une semaine après que le gendarme boursier américain (SEC) a attaqué Goldman Sachs, qu'il accuse d'avoir sciemment trompé des clients en leur vendant des titres adossés à des crédits « subprime », le président des Etats-Unis prononcera jeudi un discours dont il espère qu'il fera office de catalyseur. Au Sénat, les 41 membres de l'opposition républicaine ont prévenu qu'ils voteraient contre la refonte de la supervision financière dont la chambre haute doit commencer à débattre jeudi à Washington. Obama s'exprimera dans un contexte chauffé à blanc : il s'adressera aux lobbies financiers depuis l'université de Cooper Union dans la pointe sud de Manhattan, soit quasiment sous les fenêtres des banquiers, tandis que la centrale syndicale AFL-CIO manifestera à Wall Street pour soutenir sa réforme. « Les pourparlers sont pratiquement achevés et il nous faut avancer », a clamé lundi Christopher Dodd, le président de la Commission bancaire du Sénat. Les démocrates, qui ont perdu leur majorité qualifiée en janvier, auront besoin de la voix d'au moins un républicain pour faire adopter leur réforme. Or, les républicains s'opposent toujours à la création d'une agence de protection des consommateurs de produits financiers, au strict encadrement des produits dérivés, mais aussi à la constitution d'un fonds de 50 milliards de dollars que financeraient les banques pour neutraliser les plus vulnérables d'entre elles, sans faire appel aux contribuables. « Alors même que notre pays tente encore de se remettre des erreurs (...), des établissements financiers de Wall Street continuent de jouer avec le système », déplore Chris Dodd, faisant référence à Goldman Sachs. La banque ne manquera pas de réfuter avec force les accusations de la SEC lors de la présentation de ses résultats trimestriels ce mardi. Depuis le printemps 2009, l'administration Obama et les ténors démocrates du Congrès n'ont pas ménagé leurs efforts en matière de projets de régulation : architecture de supervision, conseil des régulateurs du risque systémique, règles de Paul Volcker pour interdire aux banques commerciales de réaliser du trading pour compte propre et d'investir dans les fonds spéculatifs... huit millions d'emploisMais dans les faits, rien n'a changé. Car, si la Chambre des représentants a adopté sa copie en décembre dernier, le Sénat tarde à se prononcer. Les républicains et les lobbies financiers jugent que la date choisie par la SEC pour lancer des poursuites à l'encontre de Goldman Sachs ne doit rien au hasard. Ce week-end, le leader de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, a enjoint les républicains « à cesser de faire barrage aux efforts entrepris pour rendre Wall Street responsable ». Déplorant la paralysie du Capitole malgré le fait que « la crise ait déjà fait disparaître des milliers de milliards de dollars en patrimoines familiaux et coûté plus de 8 millions d'emplois », la Maison-Blanche a pour sa part engagé les élus à légiférer au plus vite. Après sa réforme de la santé, Obama espère arracher au Congrès celle de la finance au cours du printemps. nla Maison-Blanche a engagé les élus à légiférer au plus vite.« Des établissements financiers de Wall Street continuent de jouer avec le système », déplore Chris Dodd, le président de la Commission bancaire du Sénat, faisant référence à Goldman Sachs.
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