Le groupe Hersant Média dans l'impasse

Dans une impasse financière, le Groupe Hersant Média (GHM) est aux abois. Détenu à 100 % par douze héritiers de Robert Hersant - dont son fils Philippe qui en a pris la tête -, GHM veut céder des actifs. Après s'être cassé les dents sur la vente du siège du quotidien « Nice Matin », le groupe chercherait à vendre son quotidien « Paris Normandie ». Certaines rumeurs évoquent même une cession du pôle Champagne-Ardennes (« L'Est Éclair » et « Libération Champagne »), et disent le groupe de presse belge Rossel intéressé. Enfin, GHM pourrait vendre ses 27 % de « l'Est Républicainblicain » au Crédit Mutuel-CIC. Mais les rapports sont exécrables avec ce dernier, qui profiterait des difficultés de GHM pour proposer un prix bradé inférieur à 50 millions d'euros...En 2004, les propriétaires de GHM, Philippe Hersant en tête, ont touché un joli pactole en vendant leur part dans la Socpresse (l'éditeur du groupe Figaro) à Dassault. Ils se sont lancés dans une politique de rachats tous azimuts ( « Nice Matin », « Var Matin », « Corse Matin » et « La Provence » à Lagardèrerave;re notamment) et endettés lourdement. GHM doit aujourd'hui près de 200 millions d'euros à ses banques et 80 millions à la famille Hersant. Mais depuis deux ans, la crise n'a pas épargné GHM, en particulier le gratuit de petites annonces « Paru Vendu », qui perdrait 25 à 30 millions par an. Il y a un an, Philippe Hersant remerciait son fidèle lieutenant Frédéric Aurand et reprenait les rênes du groupe qui a perdu en 2009, 82 millions d'euros et vu son chiffre d'affaires chuter de près de 17 % à 750 millions d'euros. Outre la cession d'actifs, une des pistes envisagées serait de demander aux actionnaires familiaux de renflouer GHM. Mais « Philippe Hersant juge cela très difficile », dit un créancier : la famille a déjà apporté 80 millions d'euros sous forme d'obligations, puis accepté de ne plus recevoir d'intérêts sur ces obligations, et enfin de ne plus toucher de dividendes. Ouverture du capitalReste alors la solution de trouver un nouvel actionnaire. La banque Dome Close Brothers a été mandatée pour trouver 25 millions d'euros, et a approché plusieurs fonds. En vain. Car les héritiers Hersant veulent garder le contrôle. Mais, comme l'explique un créancier, « aujourd'hui la valeur du capital de GHM est proche de zéro, donc un investisseur apportant 25 millions d'euros peut réclamer légitimement la majorit頻. GHM peine donc à trouver cet investisseur. C'est pourtant une des conditions imposées par les banques créancières dans un protocole conclu il y a 6 mois. Ce protocole imposait aussi à GHM de vendre des actifs pour rembourser une partie de sa dette. Ainsi, GHM devait verser 30 millions d'euros fin juin. Il a apparemment du mal à tenir cette promesse. Il a récolté seulement 19 millions d'euros en vendant à La Poste sa participation de 16 % dans Mediapost (publicité postée). Les relations avec les banques créancières deviennent donc de plus en plus tendues. Depuis mi-2009, GHM ne respecte plus les clauses figurant dans ces crédits, et peut donc être forcé à les rembourser à tout moment. GHM a appelé à l'aide le médiateur du crédit. Et « GHM n'hésite pas à demander au pouvoir politique de faire pression sur ses banques », regrette l'une d'entre elles.
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