Israël veut limiter le pouvoir de ses oligarques

Benyamin Nétanyahou s'apprête à engager une guerre contre les 20 familles qui contrôlent près de la moitié de l'économie israélienne. « Il y a surconcentration du pouvoir économique qui empêche la concurrence », déplore le Premier ministre qui se veut le champion du libéralisme. Pour desserrer l'étau, le Trésor met discrètement au point un plan visant à réduire l'influence de ceux que les Israéliens appellent les « tycoons » en reprenant le mot anglais pour « magnats », avec dans son collimateur les Dankner, Tshuva, Leviev et autres conglomérats familiaux. Parmi les pistes suivies figure l'interdiction pour des industriels de contrôler des banques et des compagnies d'assurances. La Banque d'Israël, dirigée par Stanley Fischer, ancien numéro deux du Citigroup, estime lui aussi que ce mélange des genres « créé un risque d'instabilité en temps de crise ». Cette connivence se traduit par la présence « croisée » des mêmes patrons dans les différents conseils d'administration.Un exemple: l'empire d'Yitzhak Tshuva, un des hommes d'affaires les plus influents, comprend le principal groupe de raffinerie de pétrole, des très importants biens immobiliers, une société d'importation de voitures, ainsi que des participations dans des compagnies d'assurance. Sa fortune est estimée à plus de 2 milliards de dollars.Comme parade, le Trésor envisage notamment d'interdire à une compagnie d'assurances ou une banque de détenir une compagnie de location de voitures car cette dernière a de fortes chances d'obtenir des crédits à de meilleurs conditions, non pas en raison de ses garanties de solvabilité, mais parce qu'elle fait partie d'un holding dirigé par le même propriétaire.taxer les dividendesLe Trésor entend aussi taxer les dividendes versés par les filiales aux propriétaires d'holdings qui sont actuellement exemptés d'impôts. La menace commence a être prise au sérieux. Nochi Dankner, un des patrons les plus puissant du pays à la tête d'IDB, un holding tentaculaire ? qui comprend par exemple le groupe de l'enseigne de distribution Super-Sol, qui compte 241 points de ventes ? a annoncé son intention de vendre Clal, une compagnie d'assurances qui constituait le joyau financier de ses avoirs. Mais le pouvoir de ces « grandes » familles est tel que Youval Steinitz, le ministre des Finances estime, qu'il faut certes agir contre elles, mais « avec précaution ». Pascal Lacorie à Jérusalem
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