Les robots terrestres seront-ils l'avenir des armées ?

Comment stimuler la recherche et développement (R&D) française en robotique ? En organisant une compétition entre plusieurs laboratoires de recherche associés à des entreprises innovantes. Ce défi est financé par le ministère de la Défense via la DGA (Direction générale de l'armement) et l'ANR (Agence nationale de la recherche). Le challenge Carotte - pour Cartographie par robot d'un territoire - devra faire progresser les capacités de localisation, de cartographie des bâtiments et d'analyse du terrain de « petits engins terrestres non habités », équivalents des drones dans le domaine aérien. « Cinq équipes devront concevoir et réaliser un système robotisé qui se promènera dans un univers clos et devra repérer et analyser des objets et en dresser une cartographie », détaille Bernard Dubuisson, conseiller scientifique de la DGA. Les organisateurs se sont inspirés des grands challenges universitaires américains comme le Darpa Challenge, une compétition de voitures sans pilote conçue par l'agence de recherche du Pentagone.Le défi se déroulera sur 3 ans. Le premier rendez-vous - fin juin à Bourges - verra s'affronter les cinq équipes dans une compétition où seront évalués des critères très précis : autonomie décisionnelle, modélisation de l'environnement et reconnaissance d'objets. Deux autres compétitions, en 2011 et 2012, confronteront les concurrents à des scénarios plus complexes. Les cinq équipes regroupent des laboratoires d'informatique et de systèmes automatisés (CEA-List, Inria), des constructeurs de robot (Aldebaran, Wany), des éditeurs de logiciels de robotique (Intempora, Gostai), l'École des mines et un grand groupe, Thales.combler le retardPour l'armée française, l'enjeu est d'intervenir sur des théâtres d'opérations complexes en minimisant le risque de pertes humaines. « Nous devons être en mesure de fournir rapidement ces technologies à nos soldats. Et pour combler le retard de l'armée de terre, il faut accélérer la recherche duale avec les grands laboratoires en robotique », assure Eva Crück de la DGA.Le défi de la robotique est de parvenir à agréger des technologies disparates au sein d'une seule machine. « Cette science doit concilier quatre fonctions clé : la perception de l'environnement, le mouvement, la prise de décision, l'interaction homme-machine », explique Raja Chatila, directeur du Laas (Laboratoire d'analyse et d'architecture des systèmes) du CNRS. Grâce à la microélectronique beaucoup de progrès ont été effectués pour améliorer la navigation des machines autonomes. Un mini capteur laser perçoit maintenant des images tridimensionnelles. Associé à des caméras panoramiques, un robot peut reconstituer son environnement proche et se déplacer en évitant les obstacles. À terme, ces capteurs devront reconnaître et analyser les mouvements suspects.
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