Le niveau de vie des retraités très proche de celui des salariés

C'est d'un rapport avant tout technique que les membres du Conseil d'orientation des retraites (COR) ont commencé à débattre mercredi. Le septième rapport du COR traite en effet des évolutions actuelles des régimes de retraite, avant d'étudier les modalités techniques du passage à un régime basé sur un calcul par points ou en compte notionnel. Mais le document a donné lieu mercredi matin à un débat beaucoup plus politique sur la réalité des revenus des retraités. Se fondant sur de nouveaux calculs de l'Insee, le COR montre en effet que le niveau de vie des retraités s'est sensiblement rapproché de celui des salariés. Mieux : selon certaines modalités de calcul, les bénéficiaires de pensions disposeraient d'un niveau de vie supérieur à celui des actifs. L'Insee a, en effet, intégré récemment les revenus du patrimoine dans ces estimations, d'où une rupture dans les séries statistiques (voir graphique), bien évidemment liée à l'importance de ces revenus pour les retraités. En 2006, le niveau de vie des retraités ? qui tient compte des personnes à charge ou non ? représentait ainsi 99 % de celui des actifs, et même 102 % si l'on prend en compte les « loyers imputés » (les économistes assimilent le fait d'être propriétaire à un revenu supplémentaire).baisse des pensionsCe chiffrage a suscité une discussion au sein du COR. Des personnalités qualifiées proches des organisations patronales s'en sont saisies, pour défendre l'idée d'une possible baisse des pensions. D'autant que, selon les calculs de l'OCDE, la situation relative des retraités français par rapport aux actifs est la plus favorable de tous les grands pays européens : en moyenne, leur niveau de vie représente 95 % de celui des actifs, contre 82 % en moyenne au sein de l'OCDE (91 % en Allemagne, 83 % en Italie, 74 % en Grande-Bretagne, etc.). Mais les représentants des syndicats de salariés contestent cette approche. Présidente de la Cnav, Danièle Karniewicz estime normal que les retraités se constituent des revenus du patrimoine, parallèlement à leur pension. « Ce qui importe, c'est le taux de remplacement » (le rapport entre la première retraite versée et le dernier salaire), souligne-t-elle. « Mettre en exergue les revenus du patrimoine revient à justifier la tendance actuelle à la baisse du niveau des retraites, qu'il faut stopper. »
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