Les investisseurs parient de nouveau sur les places émergentes

Ces derniers jours, les marchés émergents ont retrouvé un peu de leur lustre passé. « Les investisseurs ont de nouveau envie de miser sur eux », relève Daphné Roth, responsable de la recherche sur l'Asie chez ABN-Amro, « leur état d'esprit est redevenu plus positif dès lors qu'ils ont compris que la crise de la dette en Europe restait encore sous contrôle ». Selon les données de l'EPFR Global, établissement qui mesure les flux de capitaux vers les émergents, 2,5 milliards de dollars se seraient de nouveau investis sur les actions de ces pays au cours de la semaine achevée le 16 juin. L'indice MSCI EM a gagné plus de 7 % au cours de sept séances de hausse consécutives. Dans cet univers, le marché russe, bien que toujours aussi volatil - et très lié aux cours du pétrole - est à nouveau dans les petits papiers des investisseurs. « Le climat macroéconomique est plus positif », estime Karine Hirn, cofondatrice d'East Capital. D'autant que « les valorisations restent peu chères : elles sont au même niveau que celles de 1999, quand le pays était très endetté et que le Produit intérieur brut (PIB) chutait de 7 %, résume-t-elle. « Aujourd'hui, le PIB progresse de 5 % et le pays dispose des troisièmes plus grandes réserves de change au monde ». Il est vrai que East Capital est investi à plus de 55 % sur la Russie, à hauteur de 2 milliards d'euros...Mais la société de gestion est loin d'être seule à vanter le marché russe aujourd'hui. Le courtier Morgan Stanley s'est fendu d'un rapport, vendredi, indiquant qu'il faisait passer la Russie à la place de la Chine en tête de sa sélection sur les marchés émergents. Le courtier rappelle que les actions russes restent très décotées, avec un ratio de valorisation de 6 fois leurs bénéfices 2010 contre 13 fois pour leurs homologues chinoises. Et ce, alors que les sociétés russes laissent entrevoir des perspectives bénéficiaires excellentes pour 2010 : en hausse de 51,4 % contre 24,3 % pour les sociétés chinoises. « L'économie russe est également dans un cercle vertueux, poursuivent les analystes, avec des prévisions de croissance qui s'accélèrent au quatrième trimestre alors que l'expansion au Brésil, en Inde et en Chine est amenée à s'émousser. » Reste que la Chine pourrait ne pas avoir dit son dernier mot. La promesse d'une politique de change plus flexible crée déjà de nombreuses attentes chez les investisseurs. «La probabilité de voir le yuan s'apprécier devrait inciter fortement les investisseurs étrangers à acheter des actions libellées en monnaie locale », avance Glenn Maguire, économiste à la Société Généralecute; Générale. Marjorie Bertouille
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