Le plan de soutien à la musique attendra l'après-Fête

Invité lundi de « La Matinale » de Canal Plus, Frédéric Mitterrand devrait annoncer la création d'un prix Barbara pour jeunes auteurs, pour cette 29e édition de la Fête de la musique sous le thème « Musique au féminin ». Mais il ne donnera pas le coup d'envoi de la Carte musique jeune. Le lancement de ce dispositif d'incitation à l'achat de musique en ligne des jeunes de 12 à 25 ans, aura lieu à la rentrée. Vendredi, le cabinet du ministre de la Culture a confirmé à la filière musicale et aux plates-formes de musique en ligne, ce qui filtrait depuis plusieurs semaines : le report de la date symbolique de la Fête de la musique initialement annoncée pour le lancement de cette opération. Le chiffre de 25 millions d'euros annuel pour trois ans, apporté par le budget de l'État, a lui aussi été confirmé. Il doit permettre d'accorder 1 million de forfaits d'une valeur maximale de 50 euros par an : 25 euros payés par le jeune et 25 euros directement versés par l'État aux plates-formes. Une dernière validation par Matignon serait cependant attendue. Enfin le dispositif, s'agissant d'une aide publique, doit obtenir l'aval de la Commission. Stephan Bourdoiseau, président de l'Union des producteurs phonographiques indépendants (UPFI), n'est que partiellement rassuré. La semaine dernière, l'UPFI avait dénoncé la « panne du plan Orsec » - annoncé en janvier en faveur de l'industrie musicale - en l'absence de mise en oeuvre des recommandations issues du rapport de la mission Création et Internet (dit rapport Zelnik). Le ministère a promis vendredi d'annoncer, cette semaine, la date définitive de lancement de la Carte - fin août ou mi-septembre. Cela lève les craintes de l'UPFI d'un report sine die.Réunion interministérielle« Si la carte dynamise le marché de la musique en ligne, elle va surtout profiter aux titres du Top. Les autres mesures attendues sont indispensables pour favoriser la diversité de la création », insiste le président de l'UPFI. Parmi elles, l'abondement d'un fonds d'avances en faveur des indépendants, et le renforcement du crédit d'impôt à la production phonographique. Ce dernier a permis d'éviter une dégradation fatale des comptes d'exploitation de plusieurs labels indépendants. Depuis 2006, date de sa création, 1.873 projets de création musicale ont ouvert droit à un crédit d'impôt pour une dépense fiscale de l'ordre de 10 milions d'euros sur quatre ans, loin des 12 millions par an prévus et préconisés à nouveau par la mission Zelnik. L'assouplissement des critères d'éligibilité, et le déplafonnement par entreprise ont été présentés par le ministère de la Culture à l'arbitrage. Une réunion interministérielle serait « imminente ». Entre les annonces de janvier, soutenues par l'Elysée, et aujourd'hui, le contexte a changé : à l'heure de la rigueur, le ministère de la Culture semble avoir du mal à faire avancer ses dossiers à Bercy. Pourtant « si on ne construit pas aujourd'hui pour réussir la transition vers un monde des contenus diffusés sur les réseaux numériques, « on se prépare à des difficultés encore plus graves », prévient le président de l'UPFI.
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