Le secteur de l'intérim fait le pari de la reprise

ctionsÀ l'heure où chacun s'interroge sur le calendrier de la reprise économique, les valeurs de l'intérim semblent déjà connaître la réponse. Laquelle serait : « Bientôt ». En effet, qu'il s'agisse des géants Adecco, Randstad et Manpower, ou de sociétés plus petites comme les français Crit et Synergie, les envolées boursières des groupes de travail temporaire sont comprises entre 53 % et? 100 %, depuis janvier. Des hausses très supérieures à celle du marché dans son ensemble : l'indice Dow Jones Euro Stoxx 50, qui regroupe les principales capitalisations européennes, et l'indice américain S&P 500 ne progressent « que » de 15 % et de 16 %, depuis le début de l'année. Si le secteur du travail temporaire « surperforme » ainsi que le marché, c'est parce que les entreprises, enclines, en premier lieu, à licencier des intérimaires en cas de récession, font d'abord appel au travail temporaire lorsqu'une reprise économique se dessine.Mais peut-on déjà parler de reprise ? Les groupes d'intérim, qui constituent justement un indicateur avancé de l'économie, tiennent un discours prudent. Les dirigeants du groupe Crit, qui a publié en début de semaine une chute de 90,4 % de son bénéfice net, au titre du premier semestre, à 1,9 million d'euros, reconnaissent que « l'activité a cessé de se dégrader ». Mais que « la situation est très disparate. Certains clients, dans la logistique, par exemple, ont des besoins pour les mois à venir. D'autres demeurent attentistes. Aussi notre visibilité n'est-elle pas très élevée ». Le suisse Adecco, numéro un mondial du secteur, avait tenu un discours identique, lors de la publication, le mois dernier, d'une perte nette de 147 millions d'euros, au titre du deuxième trimestre. Même son de cloche chez Randstad France, qui « espère » que le secteur « a touché le fond », tout en entendant « rester prudent » (lire « La Tribune » du 15 septembre).Dans ce contexte incertain, les groupes de travail temporaire semblent plus que correctement valorisés, en Bourse. Selon les données de l'agence Bloomberg, Crit, Synergie, Adecco et Randstad se paient entre 25 et 35 fois les bénéfices estimés pour 2009. Des multiples très élevés dans l'absolu, ainsi qu'en regard de la valorisation moyenne du marché : le Dow Jones Euro Stoxx 50 et le S&P 500 se traitent sur la base de multiples de 13,5 et de 17,4, respectivement.croissance externeCertes, la valorisation du secteur de l'intérim intègre une dimension spéculative, Adecco n'ayant pas hésité, malgré ses difficultés, à racheter le britannique Spring, en août. Et Synergie ayant annoncé la semaine dernière son intention d'utiliser ses 52 millions d'euros de trésorerie nette pour financer des opérations de croissance externe. Mais, pour les analystes de Credit Suisse, « les valeurs de l'intérim intègrent déjà un redressement de l'économie ».Christine Lejoux
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