Le rapport annuel fait sa révolution

communication financièreLa chasse aux petits porteurs est ouverte. Après deux ans de crise boursière, les initiatives se multiplient aujourd'hui pour tenter de rattraper cette race en voie de disparition. Au début de la semaine, plusieurs personnalités du monde de la finance et de l'économie ont envoyé une vingtaine de propositions à Bercy en vue d'accroître le nombre d'actionnaires individuels. Des propositions qui visent surtout à leur faciliter la vie et à les rapprocher de l'entreprise. Et ce, en proposant notamment que les assemblées générales se tiennent plutôt le week-end ou en début de soirée, de manière à permettre à tous ceux qui travaillent de participer à ce rendez-vous annuel important.Pour développer cet actionnariat populaire, de nombreuses entreprises réfléchissent d'ores et déjà à rendre plus attractif le sacro-saint rapport annuel. La tâche n'est pas aisée, tant cette bible de la santé financière d'une société doit être complète pour satisfaire les fourches Caudines du régulateur. Dans une étude réalisée sur les dernières évolutions des rapports annuels, Euro-RSCG a toutefois dénombré une série d'initiatives pour le moins intéressantes et révélatrices. Si la dernière livraison de rapports annuels est encore largement dominée par des présentations dites classiques, avec mise en avant d'enfants, de salariés et de clients, les prochaines moissons devraient laisser apparaître une véritable « révolution », selon le terme d'Euro-RSCG. Le rapport annuel mobilisera ainsi le cinéma, le jeu vidéo, la musique, la télévision ou le webzine, le magazine sur le Web. Cinq entreprises pionnières ont déjà tenté l'expérience cette année : Sainsbury's, Pearsons, Entergy, Swisscom et le Groupe La Poste, rapport annuel français le plus innovant. Le document de Sainsbury's est par exemple construit comme un livre d'enfants où la progression dans la connaissance de l'enseigne et de sa stratégie s'opère en soulevant des images, en tirant des languettes, en déplaçant des magnets. Celui de La Poste a été réalisé sur le mode de la saga « Plus belle la vie ». Sept personnages ont été choisis comme autant d'archétypes de clients de La Poste, une scénariste de sitcom a écrit leur histoire et une photographe a shooté plus de 80 photos reproduisant l'histoire de ces personnages dans leur quotidien et leur utilisation des services de La Poste. Quant à Swisscom, c'est carrément le chanteur Stéphane Eicher qui présente la stratégie du groupe à travers un carnet de voyage. L'an prochain, augure Euro-RSCG, ces initiatives devraient être bien plus nombreuses. Une idée en tout cas assez ingénieuse pour « rajeunir » l'actionnariat individuel. Pascale Besses-Boumard
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