Des inquiétudes sur l'offre favorisent la spéculation sur la tonne de sucre

La Nina fait encore des siennes. Le phénomène climatique qui tend à provoquer des moussons ou pluie trop abondantes en Asie du Sud-Est et en Australie, ainsi que des épisodes de sécheresse en Amérique Latine, est en train de mettre en péril à la fois la récolte et les semis de canne à sucre. En Australie, dans le Queensland, premier état producteur du pays, les pluies trop abondantes sont en train d'abîmer la récolte, dont une partie devrait être laissée dans les champs étant donnée sa piètre qualité. L'Australie est le troisième exportateur de sucre derrière le Brésil et l'Inde. De l'autre côté du Pacifique, le Brésil, dont la récolte est quasiment terminée, souffre de sécheresse: là, ce sont les plantations qui sont en danger. Des problèmes qui favorisent l'envol du sucre -: sur le marché du Nyse Liffe, la tonne de sucre roux est quasiment revenue vers son plus-haut de l'année, à 799 dollars par tonne. La raréfaction du sucre n'est pas perdue pour tout le monde: lundi, Suedzucker, le plus gros sucrier européen, a relevé ses prévisions de chiffre d'affaires net, qui devrait atteindre 6 milliards d'euros contre 5,8 attendus. Les betteraviers européens, dont Suedzucker, ont été autorisés à exporter une partie de leur production par la Commission Européenne, afin de profiter de prix internationaux nettement plus élevés que le prix européen. Le résultat se traduit aussi par un marché du sucre très tendu, notamment en Europe où plus de 20 % de la production a été supprimée sur la dernière décennie, en raison du surplus du marché. Le Vieux Continent consomme 16 millions de tonnes de sucre par an, et n'en produit plus que 13.RationnementUn paradoxe que l'USDA, le ministère de l'agriculture américain, avait souligné dès le mois de novembre : dans certaines zones de l'Union Européenne, le sucre risque de manquer. Au Portugal, les supermarchés rationnaient les consommateurs ces derniers temps, autorisant l'achat de seulement 1 à 2 kilos par personne sur certaines zones. Les pays auprès desquels le Portugal s'approvisionne d'ordinaire, notamment les pays de la zone Afrique Caraïbes Pacifique, ont en effet préféré s'orienter vers des marchés plus intéressants que l'Europe. Selon les prévisions de la société Macquarie par exemple, les prix du sucre devraient rester fermes au premier trimestre de l'année 2011. A.R.
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