DSK peaufine un discours social, compatible avec le programme du PS

La droite et la « gauche de la gauche vont sans doute devoir remiser quelques uns des arguments fourbis ces dernières semaines contre Dominique Strauss-Kahn et qui décrivaient le directeur général du FMI comme éloigné des problèmes des Français.DSK n'est certes toujours pas candidat aux primaires qui désigneront le champion socialiste pour l'élection présidentielle de 2012. Il n'a même pas confié ce week-end, lors d'un passage hypermédiatisé à Paris, qu'il n'entendait pas solliciter un second mandat à Washington, comme l'avait souhaité son épouse, Anne Sinclair. Mais l'ancien ministre de l'Économie s'est servi de sa tribune de patron du FMI (lire page 5) pour soigner une image de présidentiable capable de rallier la gauche derrière un combat contre « la souffrance sociale ».Accusé par Jean-Luc Mélenchon, président du Parti de gauche, d'être « un affameur des peuples » , critiqué au sein même du PS pour les politiques d'austérité engagées sous la houlette du FMI, Dominique Strauss-Kahn - dont l'intervention au 20 heures de « France 2 » a été suivie dimanche par une audience record de près de 7 millions de téléspectateurs - a opéré un virage sec sur son aile gauche. « Espoir, avenir, innovation »Il a appelé à « résoudre les problèmes des gens » en Europe, où « la souffrance sociale est plus forte » qu'ailleurs. Le patron du FMI n'a même pas hésité à faire une incursion sur la scène hexagonale en évoquant les « 6 millions de salariés qui gagnent moins de 750 euros par mois ». Comparant les croissances allemande et française, il a estimé qu'une « autre politique » devait « pouvoir être engagée, plus active » , en France. Et donné cette définition du socialisme : « espoir, avenir, innovation ».Lors de sa rencontre avec un panel de six lecteurs du Parisien, DSK a jugé « scandaleux » que « les banques soient revenues à une pratique courante avant la crise, notamment en matière de rémunérations et de bonus » . Pour le sénateur strauss-kahnien François Patriat, le patron du FMI commence à s'imposer comme « le candidat le plus solide pour assurer l'alternance » en 2012. Selon Frédéric Dabi, directeur du département opinion de l'Ifop, en dépit d'un fléchissement récent dans les sondages, DSK est « un candidat attrape-tout », qui rassemble la gauche et mord dans l'électorat du centre.Au PS, on se félicite de voir ainsi provisoirement enterré dans les sables l'affrontement entre réformistes et aile gauche. Même si, selon un responsable du parti, il est difficile de croire que DSK candidat reprendrait à son compte toutes les propositions du « rapport sur l'égalité réelle » élaboré par le porte-parole du PS, Benoît Hamon !
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