Le creux de la vague semble être passé pour le groupe Crit qui, comme toutes les entreprises spécialisées dans le travail temporaire, a beaucoup souffert en 2009. « Le premier semestre 2009 a été le plus terrible. Après, le redressement s'est opéré au fur et à mesure. Nous avons fait le dos rond et restructuré notre réseau en fermant des agences sans faire de plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). Maintenant, le marché est globalement reparti », observe Nathalie Jaoui, directrice générale déléguée du groupe de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis).Après une chute de 22,3 % de son chiffre d'affaires en 2009, le groupe qui fêtera son demi-siècle en 2012, a donc renoué avec la croissance l'année dernière, affichant un volume de facturations de 1,311 milliard d'euros, en hausse de 16,3 %. Entamé dès le premier trimestre 2010 (+ 8,9 %), le rebond s'est accéléré lors de deux trimestres suivants (+ 19,4 % en moyenne) pour connaître un léger fléchissement dans les trois derniers mois de l'année (+ 16,3 %). Certes tout le fossé n'a pas été comblé par rapport à 2008 (1,451 milliard d'euros de chiffre d'affaires), mais les signaux sont positifs alors que le travail temporaire reprend des couleurs et que les activités d'assistance aéroportuaires qui constituent le second pilier du groupe sont en plein essor.Relance après la criseAvec 83,5 % de son volume d'affaires dans le métier des ressources humaines, la société est évidemment très sensible aux fluctuations de ce secteur. Mais, en 2010, il est redevenu un moteur de croissance avec une hausse de 15,9 % des facturations qu'il faut comparer au repli de 25,1 % constaté en 2009. En France, le chiffre d'affaires a progressé de 16,7 %. « C'est mieux que la progression du marché français, estimée à 16 % par le Prisme [l'association de la profession, Ndlr], analyse Nathalie Jaoui. Après la crise il a fallu relancer la machine commerciale, mais les besoins existent à nouveau. »Avec des bases domestiques raffermies, Crit veut désormais penser à exporter un peu plus son savoir-faire. À l'international, la société est surtout présente en Espagne où ses ventes ont progressé de 12,4 % en 2010. Elle est également implantée au Maghreb (Maroc, Tunisie), en Allemagne et en Suisse. « Nous attendions avant de nous attaquer à l'étranger, précise Nathalie Jaoui. À présent, nous avons de la trésorerie disponible pour procéder à des acquisitions ».En 2009, l'activité aéroportuaire a traversé un trou d'air tout en continuant de progresser (+ 2,3 %). Elle a très fortement rebondi (+ 28,6 %) en 2010 pour passer le cap des 175 millions d'euros et représenter désormais 13,35 % du volume d'affaires contre seulement 12 % l'année précédente. « La tendance est à l'externalisation et, depuis deux ans, nous avons signé avec plusieurs nouvelles compagnies », précise la dirigeante. Dans ce domaine, Crit offre une large gamme de prestations (à l'exception du nettoyage et de la restauration) : conduite des équipages, enregistrement des passagers, chargement et déchargement des bagages, etc. Via sa filiale Europe Handling, le groupe a su capitaliser sur les autorisations d'exploitation obtenues en 2009 pour les aéroports parisiens d'Orly et de Roissy. Une part encore modeste de ces activités aéroportuaires est par ailleurs réalisée à l'étranger. Crit opère en Irlande sur les plates-formes de Dublin, Cork et Shannon, ainsi que dans plusieurs pays d'Afrique, comme au Congo et au Gabon et plus récemment en Sierra Leone et au Mali.

latribune.fr

21 Févr 2011, 21:29

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