La proposition française sur le pétrole

Ce n'est pas la première fois que le sujet sera posé sur la table du G20, mais les violons commencent à s'accorder sur la partition des matières premières. Selon nos informations, la France, conjointement avec l'Allemagne et avec le soutien de la Corée du Sud et du Royaume-Uni, proposera à Washington deux pistes d'actions concrètes destinées à lutter contre la volatilité excessive des marchés pétroliers. réunions régulièresLa première concerne le dialogue entre pays producteurs et pays consommateurs, qui pourrait être amélioré dans le cadre de réunions régulières. Une sorte de forum de nature à dissiper les incertitudes sur l'offre et la demande, à l'origine d'une partie de la volatilité du pétrole. Les producteurs ont aussi intérêt à voir les prix se stabiliser. Trop cher, le brut pèse sur la croissance économique et in fine, sur la demande, ce qui tire ensuite les cours vers le bas. C'est ce qu'avait montré l'épisode de 2008-2009, avec un baril passant de 147 à 33 dollars en six mois.La seconde proposition porte sur l'amélioration de la transparence et de la fiabilité des données sur les marchés pétroliers. Un domaine où l'information est en effet un sujet stratégique, mais payant et cher. Ainsi, en Europe, les principales données concernant les prix et les stocks de pétrole brut et de produits pétroliers sont partiellement relayés par des agences spécialisées comme Argus ou Platts. Mais il s'agit d'informations parcellaires, et accessibles aux seuls professionnels. Bercy soutient donc l'idée d'une publication régulière des stocks de pétrole brut et de produits pétroliers, à l'instar de ce que fait le Département de l'Énergie, tous les mercredis après-midi aux États-Unis. Les autres États disposent pour la plupart de ces données. Mais ils ne sont pas, pour l'instant, organisés pour les publier en quelques jours. autorité de contrôleBercy soutient aussi l'idée d'une autorité de contrôle européenne, correspondant à la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) américaine. Cette agence de contrôle des dérivés s'occupe surtout des matières premières pour des raisons historiques. Elle publie notamment des statistiques hebdomadaires sur qui détient quoi : on sait ainsi toutes les semaines la part des industriels ou des investisseurs financiers dans les paris à la hausse, ou à la baisse, qui se nouent sur le soja, l'or et surtout le baril de pétrole. Aline Robert
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