Les banques volent la vedette aux hydrocarbures sur le marché russe

L'évolution était en marche depuis plusieurs années, mais l'année 2009 a été décisive. D'après les chiffres de NAUFOR, association russe d'acteurs boursiers, le secteur des hydrocarbures ne pèse plus que 50,1% de la capitalisation boursière des marchés russes.La tendance s'est accélérée récemment puisque le MICEX (principale bourse moscovite) a vu tomber la part du secteur à 46% au 1er trimestre 2010 en dépit de la bonne tenue des prix de l'énergie. Même phénomène observé sur le RTS, la bourse cotée en dollars, préférée par les fonds internationaux. En revanche, le secteur financier enfle rapidement avec une part de la capitalisation du marché qui a exactement doublé au cours de l'année 2009, atteignant désormais 14,5%.Il y a seulement quatre ans, les titres pétroliers et gaziers comptaient encore pour deux tiers de la capitalisation. Gazprom à lui tout seul représentait un tiers de la bourse, et le monopole du gaz russe monopolisait aussi pratiquement les échanges dans un marché encore peu liquide.Absence de nouvelles émissionsCe n'est plus le cas aujourd'hui. En moyenne sur l'année 2009, l'ancien monopole de la banque de détail Sberbank l'a doublé, avec 26,1% des échanges contre moins du quart (24,7%) pour Gazprom. Un autre ancien monopole arrive en troisième position des échanges, celui des télécommunications (RosTelekom) avec 11,7%. Le 1er titre pétrolier, LUKoil, ne monopolise que 6,5% des transactions. Le recul du pétrole dans les échanges comme dans la capitalisation du marché s'explique notamment parce qu'aucune émission d'action significative n'a été enregistrée depuis l'introduction en bourse du pétrolier d'Etat Rosneft en 2006.Détrôné en terme de liquidité, Gazprom reste malgré tout le mastodonte du marché avec une capitalisation de 886 milliards de dollars, devant Rosneft (72 milliards de dollars) et Sberbank (57 milliards de dollars). Le secteur financier reste en outre très resserré puisqu'il s'agit surtout de deux grandes valeurs : les banques d'Etat Sberbank et VTB. La relative diversification structurelle des deux bourses russes n'est pas vraiment un signe de stabilisation des indices moscovites, réputés pour leur extrême volatilité. Les banques se sont effondrées au tournant dramatique de 2008/2009, mais elles se sont rétablies plus rapidement aussi.
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