L'Abeille dope la vente de ses boissons gazeuses

La crise va bien à L'Abeille. Les Français sortent moins, reçoivent davantage et se font des petits plaisirs parmi lesquels les boissons gazeuses. Ainsi en 2009, la production de sodas, limonades et autres colas de l'usine de L'Abeille située à Cholet (Maine-et-Loire) a bondi de 18 %, totalisant 150 millions de bouteilles. Le chiffre d'affaires a de son côté progressé de 10 % à 44 millions d'euros et est attendu aux alentours de 50 millions cette année. De quoi séduire l'industriel orléanais LSDH (Laiterie de Saint-Denis-de-l'Hôtel), propriété de la famille Vasseneix, qui a racheté fin 2009 L'Abeille au fonds britannique Duke Street. rapprochement lucratif« L'opération présentait un double avantage, souligne Jean-Claude Olivier, directeur général de L'Abeille. L'entreprise revient dans un groupe industriel français spécialiste du jus de fruits en marque de distributeur (MDD), et une dizaine de ses cadres se sont engagés dans l'affaire en prenant une part minoritaire du capital. L'Abeille conserve ainsi son autonomie tout en étant rattaché à un groupe qui a les mêmes clients et la même stratégie d'entreprise. » L'ensemble pèse 401 millions d'euros de chiffre d'affaires avec 760 salariés (dont 120 à L'Abeille) et produit 900 millions de bouteilles par an. Outre les éventuelles synergies qui restent à trouver entre les quatre sites de production de LSDH (*), ce rapprochement ouvre de belles perspectives de développement à L'Abeille, leader d'un secteur en pleine croissance. De fait, avec 60 % de parts de marché, l'ancien limonadier (né en 1876 !) revendique la place de premier fabricant français de boissons gazeuses en MDD. « Nous fabriquons 10 % des volumes totaux de boissons gazeuses vendues en grande distribution », précise le dirigeant qui a recentré l'activité sur le moyen-haut de gamme et les petites et moyennes séries pour privilégier les produits à plus forte valeur ajoutée au détriment des grands volumes. Ainsi, si 80 % des ventes restent réalisées en MDD, 20 % proviennent dorénavant de la sous-traitance pour les grandes marques de sodas et non plus du hard discount.Tout l'enjeu pour L'Abeille consiste à surfer sur l'engouement des Français pour les boissons gazeuses (+ 8 % en 2009 contre 2 % à 3 % les années précédentes) dopée par la baisse de la consommation de vin et l'offre croissante de boissons allégées en sucre. innovation, facteur cléL'innovation est un axe essentiel du développement. Le service R&D travaille ainsi sur le remplacement de l'aspartame par la Stevia, une plante édulcorante et l'augmentation de la quantité de fruits dont le sucre suffirait à sucrer les boissons. Il s'agit aussi de supprimer tous les additifs pour ne plus avoir que des boissons gazeuses naturelles. L'Abeille doit aussi accroître ses capacités de production qui seront saturées dès lors que le volume atteindra 170 millions de bouteilles. Deux pistes sont à l'étude : créer une cinquième ligne de production ou déménager l'usine sur un site plus vaste, dont le coût est estimé entre 20 et 30 millions d'euros. Le choix sera tranché à la rentrée.(*) Saint-Denis-de-l'Hôtel (Loiret), Varennes-Fouzon (Indre), Sarre-Union (Rhin) et Cholet (Maine-et-Loire).
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