L'aile « sociale » de l'UMP milite pour une hausse importante de l'impôt sur le revenu

« L'impôt sur le revenu ne représente en France que 2,8 % du PIB, c'est l'une des proportions les plus faibles des pays industriels, il faut à tout prix augmenter son rendement. Il serait possible de supprimer des niches et d'augmenter les prélèvements sur les hauts revenus à hauteur d'un point de PIB, soit 20 milliards d'euros. »Ce n'est pas un membre de l'aile gauche du Parti socialiste qui s'exprime ainsi, mais le président de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, Pierre Méhaignerie, par ailleurs, vice-président du conseil national de l'UMP.Et de préciser son argumentaire?: « La question est de savoir comment réduire les déficits publics sans obérer la compétitivité de l'économie et sans toucher à la consommation. Il y a sans doute une solution du côté des 20 % de ménages les plus aisés, qui, nous dit l'Insee, épargnent 35 % de leur revenu. Compte tenu de cette forte épargne disponible, il serait possible de prélever un peu plus sur cette catégorie sans que la consommation soit affectée. »La réforme idéale, selon Pierre Méhaignerie, serait celle qui supprimerait l'ISF, qui nuit à la compétitivité. En contrepartie, et bien au-delà, l'impôt sur le revenu serait nettement accru. Cette augmentation du rendement de l'IR passerait par la suppression de nombreuses niches, « mais aussi par la révision à la hausse du barème », précise le président de la commission des Affaires sociales. La tranche supérieure, dont le taux est désormais fixé à 41 %, depuis les annonces concernant les retraites, devrait être sensiblement relevée. Même si Pierre Méhaignerie se refuse à citer tout chiffre, pour l'instant. « En tout cas, cela nécessite un effort de pédagogie à l'égard des Français, et... du président de la République », ajoute le député d'Ille-et-Vilaine. Augmenter l'impôt sur le revenu de près de 20 milliards d'euros reviendrait à l'accroître de 36 %, puisque la recette prévue pour 2010 est évaluée par Bercy à 55 milliards d'euros... Une augmentation qui serait bien sûr étalée sur plusieurs années.Aujourd'hui, l'exécutif affirme se conformer à la promesse de 2007 de non-augmentation des impôts. L'argumentaire est que cette promesse concernait les hausses générales de prélèvements, lesquelles resteraient taboues.La france à la traîneSans aller aussi loin que Pierre Méhaignerie, d'autres élus UMP militent en faveur d'un impôt sur le revenu plus important. C'est le cas du rapporteur général du Budget à l'Assemblée nationale, Gilles Carrez. Il est favorable à une augmentation substantielle du rendement de l'impôt sur le revenu, à travers la remise en cause des niches, insistant sur la notion d'économies, et refusant d'évoquer des hausses d'impôts. À ce stade, il n'est pas favorable à une révision à la hausse du barème. Mais sa position est-elle susceptible d'évolutions??Il est vrai que l'impôt progressif apparaît très faible, en France (cf. graphique). Bien sûr, la CSG fait figure, également, d'impôt sur le revenu, à taux proportionnel. Même en ajoutant celle-ci, comme le fait l'OCDE, l'impôt reste en France inférieur à la moyenne.I. B.
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