Deutsche Börse paie le prix de son indépendance

Vendredi 10 septembre 2010, le président de Deutsche Börse, Reto Francioni, découpait, sous le tableau noir du DAX, le gâteau d'anniversaire des 425 ans « d'existence » de la Bourse de Francfort. Le côté un peu exagéré de l'occasion (il ne s'agissait en réalité que de fêter la décision par des marchands locaux de fixer des prix en commun) montre combien la fierté de l'indépendance reste forte sur les bords du Main. Certes, cette indépendance peut sembler forcée après les échecs successifs des fusions avec Euronext, Londres, Milan ou encore Varsovie, mais la direction de Deutsche Börse se vante de posséder un modèle des plus solides avec ses trois pôles complémentaires : marché, transactions de dérivés et les activités du dépositaire Clearstream. L'opérateur de Francfort n'a cependant pas évité l'orage de la crise. Il a ainsi dû, l'an passé, déprécier de 420 millions d'euros sa seule acquisition d'envergure lors du mouvement de consolidation des années 2000, l'opérateur de dérivés américain ISE. Une décision qui lui a coûté la première perte trimestrielle de son histoire à la fin de 2009. Officiellement, Deutsche Börse ne songe plus à grandir. L'accent est mis exclusivement sur la croissance organique, qui nécessite un effort considérable pour l'entreprise qui doit maintenir sa compétitivité et son niveau d'innovation face à des opérateurs alternatifs. C'est désormais le grand défi de Reto Francioni qui fait le ménage avec des décisions douloureuses : intégration des opérations du parquet au système électronique Xetra, déménagement pour des raisons fiscales du siège dans la banlieue de Francfort, suppression de 15 % des effectifs et délocalisation de postes vers Prague. Le coût de l'indépendance. Romaric Godin, à Francfort
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