Bernard Arnault resserre son étau sur Hermès

Bernard Arnault ne pouvait pas en rester là. LVMH, groupe qu'il préside, a annoncé mardi détenir 20,21 % du capital d'Hermès et 12,72 % de ses droits de vote. Le leader mondial du luxe a, de nouveau, précisé à l'Autorité des marchés financiers (AMF) qu'il n'envisageait pas de demander de sièges au conseil d'administration d'Hermès, ni de prendre son contrôle, ni enfin de lancer une OPA, conformément à ses premières déclarations lorsqu'il avait dévoilé sa présence au capital. « L'investissement de LVMH (...) a un caractère stratégique et de long terme », souligne-t-il, avant d'apporter son soutien à la « vision stratégique, au développement et au positionnement d'Hermès ».Patrick Dumas, gérant d'Hermès, n'a pas fait de commentaires après cette nouvelle offensive de LVMH qui n'avait révélé que, fin octobre, détenir 17,1 % du capital, après avoir fait acheter des actions par Société Généralecute; Générale, Natixis et Crédit Agricolegricole à partir de 2008. Comment a-t-il procédé cette fois ? Le groupe dit avoir racheté des actions sur le marché. Il ne se serait pas tourné vers un membre des familles actionnaires.Les minoritaires vigilants« Ce franchissement ne m'étonne guère. Car, détenir 20 % du capital permet à LVMH d'envisager une consolidation de sa participation », indique à « La Tribune » Colette Neuville, présidente de l'Association de défense des actionnaires minoritaires (Adam). Ce nouvel épisode la pousse cependant à écrire une troisième lettre à l'AMF où elle demandera de veiller aux intérêts des minoritaires. Ils ne représentent plus que 7 % du capital, loin derrière les 73 % des familles Dumas, Guerrand et Puech et les 20,1 % de LVMH. « Il leur faut une porte de sortie », demande-t-elle. La présidente de l'Adam intime l'AMF de refuser aux familles l'autorisation de créer leur holding défensive, où seraient logés 51 % du capital. Le cas échéant, les familles devraient lancer une OPA sur le reste du capital. « Cette OPA pousserait LVMH à faire une contre-offre et assurerait une sortie par le haut aux actionnaires minoritaires », juge-t-elle. L'AMF rendra sa décision dans la première quinzaine de janvier. Juliette Garnie
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.